Examen des pratiques d’approvisionnement d’ArriveCAN Nouveau

Janvier 2024

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I. Renseignements généraux

1. Le 14 novembre 2022, le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes a adopté une motion recommandant que l’ombud de l’approvisionnement effectue un examen des contrats attribués relativement à l’application ArriveCAN (« ArriveCAN »). Le 13 janvier 2023, après avoir examiné les renseignements disponibles, l’ombud de l’approvisionnement a déterminé qu’il y avait des motifs raisonnables de lancer un examen des activités d’approvisionnement associées à la création, à la mise en œuvre et à la maintenance d’ArriveCAN. En février 2023, en réponse à une motion adoptée par la Chambre des communes, le Bureau du vérificateur général (BVG) a annoncé qu’il effectuerait une vérification de la gestion d’ArriveCAN. La vérification du BVG vise à déterminer si tous les aspects d’ArriveCAN, y compris l’approvisionnement et les livrables attendus, ont été gérés en tenant dûment compte de l’économie, de l’efficience et de l’efficacité.

2. Cet examen des pratiques d’approvisionnement des contrats ArriveCAN a été effectué conformément à l’alinéa 22.1(3)a) de la Loi sur le ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux, qui confère à l’ombud de l’approvisionnement le pouvoir d’examiner les pratiques d’approvisionnement des ministères afin d’en évaluer l’équité, l’ouverture et la transparence.

II. Contexte

3. ArriveCAN a été mise en œuvre en avril 2020, environ six semaines après qu’il a été déclaré que la COVID-19 était une pandémie mondiale, à l’appui des démarches du gouvernement du Canada visant à limiter la propagation du virus. Il s’agit d’une plateforme numérique qui permet aux voyageurs qui entrent au Canada de fournir des renseignements sur leurs voyages par voie électronique, plutôt que sur des formulaires papier. L’utilisation d’ArriveCAN a été rendue obligatoire pour tous les voyageurs aériens en novembre 2020, et est ensuite devenue obligatoire pour tous les voyageurs, qu’ils arrivent par voie terrestre ou aérienne, en février 2021. Cette exigence est demeurée en vigueur jusqu’en octobre 2022. Bien que l’utilisation de l’application ne soit plus obligatoire, les voyageurs peuvent continuer d’utiliser sa fonction facultative de déclaration préalable pour soumettre leur déclaration relative aux douanes et à l’immigration.

III. Objectifs et portée

4. Cet examen a été entrepris pour déterminer si les pratiques d’approvisionnement relatives aux contrats associés à la création, à la mise en œuvre ou à la maintenance d’ArriveCAN ont été menées de manière équitable, ouverte et transparente. Pour prendre cette décision, le Bureau de l’ombud de l’approvisionnement (BOA) a procédé à un examen afin de déterminer si ces pratiques étaient conformes à la Loi sur la gestion des finances publiques et à ses règlements, à la politique du Conseil du Trésor et, le cas échéant, aux politiques et lignes directrices organisationnelles.

5. L’objectif de cet examen est appuyé par les quatre secteurs d’intérêt (SI) suivants :

6. Le champ d’application de cet examen comprenait tous les processus d’approvisionnement concurrentiel et non concurrentiel et les contrats subséquents, les modifications de contrats et les autorisations de tâches (AT) ou les commandes de service au titre desquels des travaux ont été exécutés pour la création, la mise en œuvre et la maintenance d’ArriveCAN datant d’au plus tard le 31 décembre 2022. Cela comprend les approvisionnements effectués par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour son propre compte, ainsi que les approvisionnements effectués par Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) et Services partagés Canada (SPC) pour le compte de l’ASFC.

7. Le pouvoir de l’ombud de l’approvisionnement de mener cet examen des pratiques d’approvisionnement ministérielles ne s’étend pas aux contrats de sous-traitance attribués par un entrepreneur principal. Par conséquent, le champ d’application ne comprenait pas l’examen des contrats de sous-traitance au titre desquels des travaux ont été exécutés pour ArriveCAN. Les contrats et les achats effectués au moyen d’une carte d’achat d’une valeur inférieure à 10 000 $ ont également été exclus de cet examen.

IV. Approche

8. L’examen du BOA consistait en un examen des dossiers de contrats pour 41 acquisitions liées à ArriveCAN identifiées par l’ASFC. Cela représentait tous les contrats connus au titre desquels des travaux ont été exécutés pour la création, la mise en œuvre et la maintenance d’ArriveCAN pendant la période visée. Les dossiers de contrats ont été fournis par l’ASFC, ainsi que par SPAC et SPC pour les contrats attribués par ces ministères au nom de l’ASFC. L’ASFC était le ministère utilisateur (c.-à-d. client) pour les 41 approvisionnements. SPAC était le ministère responsable pour 30 dossiers, SPC était le ministère responsable pour 7 dossiers, et l’ASFC a attribué 4 contrats au titre de son propre pouvoir de passation de contrats.

9. 23 des 41 contrats ont été attribués au moyen d’un processus concurrentiel. De ces 23 contrats concurrentiels, 14 ont été attribués avant le 11 mars 2020, lorsque l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que la COVID-19 était une pandémie mondiale, tandis que les 9 autres ont été attribués pendant la pandémie, entre avril 2020 et décembre 2022. Tous les contrats concurrentiels étaient des contrats pour services professionnels comprenant des AT qui ont été attribués au titre d’un arrangement en matière d’approvisionnement de SPAC.

Un arrangement en matière d’approvisionnement est une entente non contraignante entre le Canada et un fournisseur présélectionné qui permet aux ministères et organismes d’attribuer des contrats et de lancer des appels d’offres à partir d’un bassin de fournisseurs préqualifiés pour des besoins précis, dans les limites de la portée de l’arrangement en matière d’approvisionnement. L’objectif d’un tel arrangement est d’établir un cadre permettant de traiter rapidement chaque demande de soumissions, en vue de conclure un contrat ayant force exécutoire pour les biens et les services décrits dans les demandes de soumissions.

10. Des 18 autres contrats liés à ArriveCAN examinés par le BOA, 13 étaient des contrats à fournisseur unique non concurrentiels, dont 4 comprenant des AT. Les 5 autres contrats étaient une combinaison de commandes subséquentes, de commandes de service et d’AT au titre desquelles des travaux ont été exécutés pour ArriveCAN. Aux fins du présent rapport, ce dernier groupe de 5 contrats a été inclus dans le groupe non concurrentiel parce que les contrats ont été attribués à un seul fournisseur au moyen de mécanismes d’approvisionnement préexistants, ce qui ne faisait pas partie de l’examen. Les 18 contrats de ce groupe ont été attribués pendant la pandémie, entre avril 2020 et décembre 2022.

11. Tout au long du présent rapport, il est fait mention de la valeur des contrats, y compris des modifications, au titre desquels des travaux ont été exécutés pour ArriveCAN. Ces valeurs sont incluses pour donner aux lecteurs une idée de la taille relative des contrats. Elles ne doivent pas être interprétées comme représentant le coût d’ArriveCAN, car bon nombre de ces contrats portaient sur des services professionnels qui ont été utilisés pour appuyer d’autres initiatives de l’ASFC en plus d’ArriveCAN, ou le montant du contrat peut ne pas avoir été dépensé en entier.

Un contrat comportant une AT est une méthode d’approvisionnement pour les services au titre de laquelle le travail est effectué sur demande au moyen d’un processus administratif comportant des AT. Les contrats comportant des AT sont utilisés dans les situations de passation de contrats de services où il existe un besoin défini d’avoir rapidement accès à une ou plusieurs catégories de services qui devraient être nécessaires de façon répétitive pendant la durée du contrat.

V. Aperçu de la politique

12. Au cours de la période visée par cet examen, l’orientation stratégique du Conseil du Trésor est passée de la Politique sur les marchés à la Directive sur la gestion de l’approvisionnement. Le 13 mai 2021, la Directive sur la gestion de l’approvisionnement est entrée en vigueur en remplacement de la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor. Les ministères disposaient d’un an pour passer de l’ancienne politique à la nouvelle directive. Entre le 13 mai 2021 et le 13 mai 2022, les ministères pouvaient suivre l’orientation stratégique de l’un ou l’autre des instruments. Compte tenu de ce changement, le rapport comprend les exigences de la Politique sur les marchés et de la Directive sur la gestion de l’approvisionnement.

13. Comme l’indique la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor, « les marchés publics doivent être organisés de façon prudente et intègre, et ils doivent résister à l’examen du public au chapitre de la prudence et de l’intégrité, faciliter l’accès, encourager la concurrence et constituer une dépense équitable de fonds publics ». Au titre de la Directive sur la gestion de l’approvisionnement, on s’attend toujours à ce que les marchés publics soient équitables, ouverts et transparents en termes de politiques. Dans les résultats attendus de la Directive, on mentionne que « les mesures liées à la gestion de l’approvisionnement sont équitables, ouvertes et transparentes, et répondent aux attentes du public en matière de prudence et de probité ».

14. La Directive sur la gestion de l’approvisionnement répartit les responsabilités pertinentes entre les propriétaires fonctionnels (ministères clients, responsables techniques) et les autorités contractantes. Aux premières étapes du processus d’approvisionnement, les propriétaires fonctionnels sont responsables de définir clairement les résultats attendus de l’approvisionnement et de collaborer avec les autorités contractantes pour appuyer la planification et la prise de décisions en matière d’approvisionnement. Pour leur part, les autorités contractantes sont responsables de fournir des conseils et de recommander des options aux propriétaires fonctionnels sur les stratégies d’approvisionnement qui répondent aux exigences opérationnelles et qui ont les résultats escomptés. Dans le cadre de cet examen, les fonctionnaires de l’ASFC nécessitant des biens ou des services étaient les propriétaires fonctionnels, et le personnel d’approvisionnement de l’ASFC, de SPAC ou de SPC était l’autorité contractante.

15. Enfin, la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor et la Directive sur la gestion de l’approvisionnement soulignent l’importance de tenir des registres d’approvisionnement complets et exacts. La Politique stipule que « les dossiers des achats doivent être établis et structurés de manière à faciliter la surveillance au moyen d’une piste de vérification complète qui renferme des détails au sujet des marchés liés aux décisions et aux communications pertinentes », tandis que la Directive précise que les autorités contractantes sont responsables de « s’assurer que des registres d’approvisionnement précis et complets relatifs au dossier du contrat sont créés et tenus à jour afin de faciliter la surveillance de la gestion et l’audit ».

VI. Résultats

16. Les pratiques relatives aux activités d’approvisionnement employées par l’ASFC, SPAC et SPC pour les contrats au titre desquels des travaux ont été exécutés pour ArriveCAN ont été évaluées dans le cadre des quatre SI susmentionnées. Le BOA a formulé 13 recommandations pour régler les problèmes cernés dans l’examen, qui sont résumées à l’annexe I du présent rapport. Les recommandations sont fondées sur l’analyse de l’information et de la documentation fournies au BOA par l’ASFC, SPAC et SPC au cours de l’examen.

17. Tout au long du rapport, plusieurs observations ont été faites au sujet d’un seul dossier. Par conséquent, le nombre d’observations peut ne pas toujours correspondre au nombre de dossiers cités.

Secteur d’intérêt 1 : Pratiques d’approvisionnement concurrentiel menant à l’attribution de contrats

18. L’utilisation des offres à commandes et d’arrangements en matière d’approvisionnement de SPAC est obligatoire pour certaines catégories de produits, y compris le traitement de l’information et les services de télécommunications connexes, ainsi que les services professionnels, administratifs et de soutien à la gestion. SPAC tient à jour un portail Web centralisé connu sous le nom de Système des services professionnels centralisés (SSPC) à l’appui de l’acquisition de services professionnels au moyen de divers arrangements en matière d’approvisionnement et offres à commandes de SPAC. SPAC a également établi des règles pour l’utilisation de ces instruments d’approvisionnement dans le SSPC, par exemple en précisant le nombre minimum de fournisseurs présélectionnés qui doivent être invités à soumissionner pour un besoin, la façon dont les fournisseurs invités doivent être sélectionnés, et le délai minimal accordé aux fournisseurs invités pour présenter une soumission.

19. Les 23 contrats ArriveCAN concurrentiels examinés au titre du SI 1 étaient des contrats de services professionnels qui ont tous été attribués dans le cadre de l’un des deux arrangements en matière d’approvisionnement de SPAC disponibles sur le portail électronique SSPC. Cela comprenait 21 contrats attribués au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement pour des services professionnels en informatique centrés sur les tâches (SPICT) et 2 contrats attribués au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement pour des services professionnels centrés sur les tâches et les solutions (SPTS).

Résultats de recherche du portail électronique Système des services professionnels centralisés

20. Lorsqu’elle utilise l’un de ces arrangements en matière d’approvisionnement de SPAC (c.-à-d. SPICT ou SPTS), l’autorité contractante doit effectuer une recherche initiale dans le SSPC à l’aide de critères fondés sur les besoins (p. ex., catégories de ressources et exigences en matière de sécurité) afin de former un bassin de fournisseurs potentiels qui sont qualifiés au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement sélectionné. Pour les approvisionnements dépassant certains seuils en dollars (actuellement 3,75 millions de dollars), tous les fournisseurs figurant aux résultats de recherche du SSPC sont admissibles à soumissionner. Pour les approvisionnements inférieurs à ce seuil, une deuxième recherche doit être effectuée dans le SSPC afin d’identifier au moins 15 fournisseurs qui seront invités à soumissionner. À partir des résultats initiaux de la recherche dans le SSPC, l’autorité contractante, en consultation avec le propriétaire fonctionnel, sélectionne manuellement 10 fournisseurs, les 5 fournisseurs restants étant sélectionnés au hasard par le module client du SSPC. Les autorités contractantes doivent conserver les traces des recherches effectuées pour démontrer que les règles opérationnelles communes du portail électronique SSPC ont été respectées.

21. Pour les 23 contrats concurrentiels attribués dans le cadre des arrangements en matière d’approvisionnement de SPICT et de SPTS, 14 dossiers de contrats comprenaient les résultats de recherche requis sur le portail électronique SSPC, tandis que les résultats de recherche manquaient ou étaient périmés pour 9 contrats (3 attribués par l’ASFC et 6 attribués par SPAC pour le compte de l’ASFC) résultant de 7 processus d’approvisionnement. Pour ces 9 contrats, cela signifie que les dossiers d’approvisionnement n’ont pas permis de confirmer que les soumissions n’ont été acceptées que de fournisseurs préqualifiés ou, dans certains cas, que les fournisseurs invités étaient admissibles à soumissionner. En réponse aux observations du BOA, SPAC a refait les recherches SSPC pour les 6 contrats établis afin de démontrer que seules les soumissions des fournisseurs admissibles ont été acceptées. Bien que le BOA apprécie les efforts de SPAC à cet égard, les exemples suivants sont fondés sur la documentation disponible qui existait au moment des approvisionnements :

  1. Trois contrats examinés découlaient de 2 appels d’offres distincts lancés de nouveau au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT. Un appel d’offre a été émis par SPAC et l’autre par l’ASFC. Les appels d’offres ont été nécessaires parce que les processus initiaux n’ont pas abouti à l’attribution d’un contrat. Pour ces cas, les résultats de recherche du SSPC au dossier dataient du processus de demandes de soumissions initial. Aucun résultat de recherche du SSPC n’était consigné pour le nouvel appel d’offres et les résultats de recherche du premier appel d’offres étaient périmés. Si la recherche avait été effectuée avant le nouvel appel d’offres, la liste de fournisseurs potentiels aurait pu être différente.
  2. Pour 2 contrats examinés, la demande de soumissions a été envoyée par l’ASFC directement à 15 fournisseurs invités. Dans les 2 cas, il n’y avait pas de résultats de recherche initiaux ni finaux dans le SSPC au dossier, ce qui signifie qu’il n’y avait aucun moyen de confirmer si les 15 fournisseurs invités étaient des titulaires d’un arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT qualifiés ou s’ils avaient été sélectionnés de façon appropriée conformément aux règles opérationnelles communes du portail électronique SSPC.
  3. Pour 4 autres contrats attribués par SPAC pour le compte de l’ASFC, il n’y avait pas non plus de résultats de recherche dans le SSPC au dossier. Contrairement à l’exemple ci-dessus, les appels d’offres ont été affichés dans le Service électronique d’appels d’offres du gouvernement (SEAOG) plutôt que d’être envoyés directement à un nombre limité de fournisseurs invités. Tous les titulaires d’un arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT qualifiés étaient admissibles à soumissionner; toutefois, en l’absence de résultats de recherche au dossier, il n’y avait aucun moyen de confirmer que seules les soumissions des fournisseurs admissibles étaient prises en considération pour l’attribution du contrat.

Atteinte du « meilleur rapport qualité-prix » dans la méthode de sélection

22. La méthode de sélection de l’entrepreneur doit être clairement indiquée dans la demande de soumissions, doit favoriser l’accès, la concurrence et l’équité, et chercher à obtenir le meilleur rapport qualité-prix pour l’État. Bien que le prix soit un facteur, à lui seul, le prix le plus bas n’est pas toujours représentatif du meilleur rapport qualité-prix.

23. Les 23 contrats attribués dans le cadre d’un processus de demande de soumissions concurrentiel indiquaient clairement la méthode ayant servi à sélectionner le fournisseur retenu. Dans tous les cas, la méthode de sélection était l’une des méthodes les plus couramment utilisées, c’est-à-dire la cote combinée la plus élevée pour le mérite technique et le prix parmi toutes les soumissions recevables. Pour la plupart des contrats (21 sur 23), le mérite technique représentait 70 % des points disponibles, les 30 % restants étant déterminés par le prix proposé par le soumissionnaire. Pour les deux autres contrats, la méthode de sélection et d’attribution des points utilisait un ratio de 60 % pour le mérite technique et 40 % pour le prix. Bien qu’il soit reconnu que le fait de mettre davantage l’accent sur le mérite technique pourrait faire en sorte que le Canada paie un prix plus élevé en utilisant un ratio mérite technique/prix de 70/30 plutôt que de 60/40, l’utilisation d’un ratio de 70/30 n’est pas déraisonnable.

Médianes trop restrictives

24. Pour 10 des 23 contrats, l’utilisation de médianes dans la méthode de sélection, plus précisément dans l’attribution des points pour l’évaluation financière (c.-à-d. le prix), pourrait avoir donné lieu à des tarifs plus élevés proposés par les soumissionnaires. Lorsque des médianes sont utilisées dans l’évaluation financière des soumissions, le prix proposé doit se situer dans une fourchette précise autour du prix médian de toutes les soumissions recevables. Pour les contrats examinés, les médianes ont été appliquées aux taux journaliers proposés pour chaque catégorie de ressources, niveau et période précisés dans la demande de soumissions. En général, l’utilisation de médianes dans l’évaluation financière des soumissions n’est pas inappropriée et peut limiter les soumissions à prix trop bas ou excessivement élevé. Comme il est indiqué dans la demande de soumissions, l’expérience a démontré que « les soumissionnaires proposent parfois des taux pour une ou plusieurs catégories de ressources au moment de la soumission qu’ils refusent plus tard de respecter, en affirmant que ces taux ne leur permettent pas de recouvrer les frais ou de rentabiliser leurs activités. »

25. La question en litige est liée aux médianes utilisées pour ces 10 contrats, qui étaient très restrictives pour le bas de gamme et assez flexibles pour le haut de gamme. Les médianes obligeaient généralement les soumissionnaires à proposer des taux relatifs aux ressources qui n’étaient pas 10 % en dessous de la médiane (-10 %) ou 30 % au-dessus de la médiane (+30 %), la bande supérieure étant aussi élevée que la médiane plus 100 % dans un cas. Cette méthode a dissuadé les soumissionnaires de proposer des tarifs concurrentiels en raison de la possibilité accrue de recevoir zéro point pour tout tarif inférieur à la bande médiane inférieure. En termes simples, il était moins risqué de proposer un tarif plus élevé.

26. Pour ces 10 contrats, toutes les demandes de soumissions, sauf une, comprenaient une clause de « justification des prix » décrivant un processus qui permettrait au Canada d’exiger des soumissionnaires qu’ils justifient les tarifs proposés se situant sous la limite inférieure de la médiane. Toutefois, à une exception près, la clause précisait que la justification, si elle était demandée, serait demandée à tous les soumissionnaires qui avaient proposé un tarif inférieur d’au moins 20 % au tarif médian. Cette clause n’était pas très utile lorsque la bande inférieure correspondait à la médiane moins 10 %. La clause de justification n’a jamais été appliquée, et il n’y avait aucune indication dans ces 10 dossiers de contrats que la justification des tarifs a même été prise en compte au cours du processus d’évaluation des soumissions.

27. SPAC a informé le BOA que la clause de « justification des prix » s’est avérée inefficace pour régler le problème dans le passé, car les soumissionnaires étaient en mesure de fournir comme preuve des contrats précédents où ils avaient appliqué la même stratégie de prix trop bas. SPAC a également mentionné que la fourchette standard pour les médianes est de -20 % à +30 % de la médiane. SPAC a déclaré qu’il demanderait habituellement une justification au client pour l’utilisation de fourchettes médianes plus restrictives et que cette justification pourrait avoir été demandée dans ces cas. Le BOA a constaté qu’il n’y avait qu’une justification limitée ou aucune justification au dossier pour les demandes de soumissions utilisant ces médianes.

28. Pour 4 des 10 contrats, la bande médiane inférieure restrictive a eu une incidence importante sur le résultat du processus de demande de soumissions. Par exemple :

  1. Dans 1 cas, le BOA a noté que les 2 soumissions techniques les mieux classées ont perdu un nombre important de points dans l’évaluation financière et ont finalement échoué, car les taux journaliers proposés pour diverses catégories de ressources se situaient entre 85 % et 90 % de la médiane (c.-à-d. médiane de -15 % à -10 %) et elles n’ont donc reçu aucun point sur le plan financier pour ces catégories de ressources. Le résultat de ce processus d’appel d’offres aurait pu être différent si SPAC avait appliqué une clause de « justification des prix » et permis aux soumissionnaires ayant des taux inférieurs à la médiane -10 % de justifier leurs taux proposés avec des preuves (p. ex., factures récentes et références) pour démontrer que leurs taux n’étaient pas déraisonnablement bas.
  2. Dans un autre cas, un soumissionnaire a reçu zéro point pour deux catégories de ressources parce que les taux proposés se situaient entre 88 % et 89 % de la médiane. Comme dans l’exemple précédent, si SPAC avait appliqué une clause de « justification des prix » et que ce soumissionnaire avait été en mesure de justifier ses tarifs proposés, il aurait été classé au premier rang. L’utilisation de cette médiane trop restrictive, sans donner aux soumissionnaires la possibilité de justifier le caractère raisonnable de leurs tarifs plus concurrentiels, ne démontrait pas l’atteinte du meilleur rapport qualité-prix.

Recommandation 1 :

SPAC devrait toujours exiger des clients qu’ils justifient l’utilisation de fourchettes médianes plus restrictives plutôt que de la médiane moins 20 % à la médiane plus 30 %. La justification doit être conservée dans le dossier de contrat.

Recommandation 2 :

SPAC devrait réviser sa clause de « justification des prix » au moyen d’une méthode qui permettra à l’autorité contractante d’obtenir la preuve appropriée pour évaluer le caractère raisonnable du ou des prix proposés par le soumissionnaire.

Les ressources proposées n’ont pas travaillé aux contrats ArriveCAN

29. Dans 76 % des contrats applicables, une partie ou la totalité des ressources proposées par le fournisseur retenu n’ont effectué aucun travail dans le cadre du contrat.

30. Sur les 23 contrats attribués dans le cadre d’un processus concurrentiel, 18 exigeaient que les soumissionnaires proposent des ressources pour une partie ou la totalité des catégories de ressources incluses dans l’appel d’offres. Le nombre de ressources et de catégories requises dans la soumission variait d’un appel d’offres à l’autre et comptait d’une à dix ressources. Dans tous les cas, ces ressources ont été évaluées en fonction des critères obligatoires et cotés, et ont joué un rôle important dans le choix du soumissionnaire retenu. Comme il a été mentionné précédemment, la méthode de sélection de la plupart de ces contrats misait largement sur la composante technique de la soumission, et une grande partie de cette composante technique était liée aux connaissances et à l’expérience attestées des ressources proposées. Autrement dit, les soumissionnaires qui proposaient des ressources de meilleure qualité avaient beaucoup plus de chances d’obtenir le contrat.

31. Les 18 contrats susmentionnés découlent de 13 processus d’appel d’offres. Parmi les 13 appels d’offres, 10 comprenaient des clauses d’attestation qui stipulaient, avec quelques variations mineures, qu’« en présentant une soumission, le soumissionnaire atteste que, s’il obtient un contrat à la suite de la demande de soumissions, chaque personne proposée dans sa soumission sera disponible pour exécuter les travaux, tel que l’exigent les représentants du Canada, au moment indiqué dans la demande de soumissions ou convenu avec ces derniers ». Les 3 appels d’offres restants indiquaient que l’attestation de la disponibilité des ressources ne serait requise qu’à l’étape de l’AT.

32. Les ressources proposées dans la soumission retenue n’ont pas été nommées dans les 18 contrats qui en ont résulté. Les ressources n’ont été ajoutées que par le biais d’une AT envoyée à l’entrepreneur par l’ASFC selon une option « sur demande ». À l’exclusion d’un contrat attribué par l’ASFC que le BOA n’a pas pu examiner parce que le dossier ne comprenait pas la soumission retenue, pour 9 des 17 contrats (53 %), aucune des ressources proposées dans la soumission du fournisseur retenu n’a pas travaillé dans le cadre du contrat. De plus, pour 4 des 17 contrats (24 %), une partie des ressources proposées dans la soumission du fournisseur retenu n’a pas travaillé dans le cadre du contrat. Il est à noter que l’analyse du BOA quant à cette constatation a pris en compte toutes les AT de ces contrats, et non seulement les AT au titre desquelles du travail a été exécuté pour ArriveCAN.

33. Il est possible que les ressources proposées soient devenues indisponibles pour des raisons légitimes entre la date de clôture de la période de soumission et la date d’émission des AT. Toutefois, rien dans les dossiers n’expliquait pourquoi les ressources proposées dans les soumissions retenues n’étaient pas incluses dans les AT émises pour les mêmes catégories de ressources. D’après la clause « Remplacement de personnes désignées », les qualifications et l’expérience du remplaçant d'un individu nommé dans le contrat doivent être équivalentes ou supérieures à celles de la personne initialement proposée.

34. Les personnes (c.-à-d. les ressources) qui n’étaient pas incluses dans la soumission et qui étaient ajoutées par le biais d’une AT devaient répondre aux critères obligatoires et respecter la note de passage minimale pour les critères cotés applicables à la catégorie de ressources. Cependant, comme le contrat avait déjà été attribué, il n’y avait plus de pression concurrentielle pour le fournisseur de proposer la meilleure ressource possible, plus qualifiée et obtenant une note plus élevée, que les ressources d’autres fournisseurs.

Recommandation 3 :

SPAC doit mettre à jour la clause « Remplacement de personnes désignées » afin qu’elle s’applique à la ou aux ressources nommées dans la soumission du fournisseur retenu pour l’appel d’offres exigeant que le soumissionnaire propose une ou des ressources.

Critères d’évaluation techniques

35. L’article 10.7.27 de la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor stipule qu’« on devrait faire connaître aux entreprises qui présentent des propositions les critères d’évaluation et l’importance accordée à chacun d’eux. […] Il est essentiel de faire preuve d’équité envers tous les soumissionnaires et d’une grande transparence dans le processus de sélection. » Le langage utilisé dans la nouvelle Directive sur la gestion de l’approvisionnement diffère de l’ancienne Politique sur les marchés, mais il sert le même but. L’article 4.3.1 de la Directive indique que les autorités contractantes sont responsables d’exécuter la fonction d’approvisionnement et d’établir des contrats fondés sur des principes solides en matière d’approvisionnement, notamment l’équité, l’ouverture et la transparence. À l’article 4.5.3 de la Directive, on mentionne que les autorités contractantes sont responsables de « simplifier les documents d’appels d’offres dans la mesure du possible afin de favoriser des processus rationalisés ». Dans la pratique, l’application de ces principes donne lieu à des documents de demande de soumissions qui utilisent un langage clair et précis pour définir des critères d’évaluation qui aident les soumissionnaires à préparer une soumission recevable adaptée et l’équipe d’évaluation à appliquer les mêmes critères de façon égale à tous les soumissionnaires.

Critères techniques obligatoires

36. Les critères techniques obligatoires (critères obligatoires) visent à déterminer les exigences minimales pour les soumissions qui seront prises en compte pour l’attribution du contrat. Ils permettent à l’équipe d’évaluation d’éliminer les soumissionnaires qui n’ont pas les compétences et les capacités minimales nécessaires pour entreprendre le travail. Cela dit, les autorités contractantes doivent veiller à ce que la concurrence ne soit pas limitée par des critères obligatoires inutilement restrictifs. Comme les critères obligatoires doivent être évalués sur une base simple de « réussite » ou d’« échec » et strictement aux fins de conformité, il est essentiel qu’ils soient rédigés en termes non ambigus, afin que les soumissionnaires et l’équipe d’évaluation sachent clairement ce qui est requis pour démontrer la conformité.

37. Dans l’ensemble, le BOA a conclu que les critères obligatoires étaient conformes à l’énoncé des travaux du document de demande de soumissions et qu’ils étaient décrits avec suffisamment de clarté. Le BOA a cependant noté des exemples discrets de critères obligatoires qui n’étaient pas suffisamment précis et étaient donc ouverts à l’interprétation. Dans tous les cas sauf un, les critères obligatoires ne limitaient pas injustement la concurrence. Ces points sont abordés dans les exemples ci-dessous :

  1. En février 2019, SPAC a accordé un contrat au nom de l’ASFC à Veritaaq Technology House Inc. Le contrat portait sur des ressources professionnelles en technologie de l’information (TI) dans diverses catégories et était évalué à 11 millions de dollars. L’invitation a été lancée dans le cadre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT. L’un des critères obligatoires exigeait que la ressource proposée ait « de l’expérience dans la gestion de multiples projets de TI ayant des échéanciers semblables et des priorités concurrentes », mais ne précisait pas le nombre d’années d’expérience requises. En outre, les termes « multiples », « projets de TI » et « échéanciers semblables » n’étaient pas définis et manquaient de précision. Cela semble avoir entraîné une certaine subjectivité de l’équipe d’évaluation. Par exemple, il a été déterminé que les 5 soumissionnaires satisfaisaient à l’ensemble des critères obligatoires, mais 3 des 5 soumissions démontraient leur conformité à ce critère en n’utilisant qu’un projet (et non de « multiples projets », comme indiqué dans le critère). Dans un autre exemple de la même demande de soumissions, un critère obligatoire exigeait que la ressource proposée ait « acquis de l’expérience au cours des dix dernières années dans la participation à des projets de TI de grande envergure ». Bien que le terme « projets de TI de grande envergure » ait été défini, le nombre d’années d’expérience au cours des dix dernières années ne l’était pas. À ce titre, aussi peu qu’un jour d’expérience aurait permis de satisfaire à ce critère.
  2. En juillet 2020, SPAC a attribué un contrat au nom de l’ASFC à TEKsystems Canada Corp. Le contrat portait sur des services professionnels d’ingénierie et était évalué à 23,2 millions de dollars. Un critère obligatoire dans la demande de soumissions exigeait des soumissionnaires qu’ils démontrent leur expérience dans un projet où ils avaient configuré une solution de sécurité infonuagique d’entreprise. Le critère indiquait que « pour qu’un projet soit considéré, le soumissionnaire doit fournir une explication détaillée (maximum de 750 mots) de la façon dont l’organisation s’est servie de la solution ». Il n’était pas clair si une description décrivant comment la solution a été utilisée répondrait à ce critère ni comment l’équipe d’évaluation évaluerait les réponses fournies pour déterminer la conformité. Le BOA a indiqué que les soumissions des 4 soumissionnaires ont été jugées recevables.
  3. En mai 2022, SPAC a attribué au nom de l’ASFC un contrat au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT à GC Strategies Inc. Le contrat portait sur la gestion de l’information (GI) et des ressources professionnelles de TI dans 9 catégories et était évalué à 25,3 millions de dollars. Ce contrat visait des travaux étroitement liés aux travaux exécutés dans le cadre de trois contrats similaires qui ont été attribués sans processus de concours pendant la pandémie de COVID-19, en raison du caractère urgent du besoin.

    Un critère obligatoire exigeait que le soumissionnaire démontre qu’il avait de l’expérience dans l’exécution de contrats de services informatiques professionnels. Le critère énonçait que les contrats de référence devaient viser des activités de « développement mobile » et devaient avoir utilisé des « ressources de niveau 3 ».

    Étant donné que la demande de soumissions a été lancée au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT, on pouvait supposer que les « ressources de niveau 3 » désignaient le niveau 3 tel que défini dans l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT. Toutefois, cela n’a pas été précisé dans la demande de soumissions, ce qui laissait la question ouverte à l’interprétation. Le BOA a mentionné que les contrats présentés par l’unique soumissionnaire pour démontrer le respect de ce critère étaient les 3 contrats non concurrentiels de l’ASFC qui lui avaient été précédemment attribués. Aucun de ces 3 contrats n’avait été attribué au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT. Bien que les 3 contrats précédents faisaient tous appel à des ressources de « niveau 3 », le terme n’était pas défini et les ressources pour ces contrats n’ont pas été évaluées en fonction des exigences pour le niveau 3 des SPICT.

38. Les critères obligatoires utilisés dans la demande de soumissions pour le contrat de mai 2022 attribué à GC Strategies Inc., dont il a été discuté ci-dessus, étaient également trop restrictifs et favorisaient ce fournisseur de l’ASFC existant. La demande de soumissions comprenait sept critères obligatoires pour l’entreprise. Ces critères précisaient tous des exigences obligatoires (OE) en termes d’expérience récente avec le gouvernement du Canada qui étaient étroitement associées au travail qui avait été effectué pour l’ASFC dans le cadre des contrats précédents à fournisseur unique attribués à ce fournisseur. Vous trouverez ci-dessous un échantillon des critères obligatoires que les soumissionnaires devaient respecter :

  • OE1 : Expérience des contrats d’architecture mobile de grande envergure

    Le soumissionnaire doit démontrer que trois (3) contrats de services informatiques professionnels lui ont été attribués au cours des 18 mois précédant la date de clôture de la demande de soumissions, qui répondent aux critères suivants :

    1. Les contrats visaient le développement d’applications mobiles exploitant le nuage public (Azure/Amazon Web Services [AWS]) à l’appui des programmes du gouvernement fédéral. Un résumé de la portée et des principales responsabilités de chaque contrat doit être fourni.
    2. Les contrats doivent avoir une valeur cumulative minimale de 10 000 000,00 $ avant taxes. La valeur est définie comme étant soit le montant précisé dans l’article du contrat sur la limitation des dépenses, plus les taxes applicables, soit le prix total du contrat, le montant le plus élevé étant retenu.
    3. Chaque contrat de référence doit avoir été directement attribué au soumissionnaire, et non à un sous-traitant ou à une filiale.
  • OE2 : Le soumissionnaire doit fournir un contrat en référence qui a été conclu avec un ministère du gouvernement du Canada [pour un projet réalisé dans les 24 derniers mois], qui a une valeur supérieure à 2 millions de dollars, et qui exigeait les capacités suivantes en matière de développement mobile, d’intégration dans le nuage et sur place, d’intégration de microservices et de biométrie :
    • intégration avec les services AWS pour iOS et Android : flux vidéo Amazon Cognito, Amazon S3, Amazon Kinesis;
    • notifications mobiles poussées à l’aide de Firebase Cloud Messaging;
    • remplissage automatique d’adresse à l’aide de l’Application Programming Interface (API) Google Places;
    • analyses avec Microsoft App Center Analytics et Firebase Analytics;
    • numérisation de documents de voyage avec reconnaissance optique de caractères et communication en champ proche;
    • intégration à la trousse de développement logiciel (SDK – Software Development Kit) Grabba;
    • déploiement d’applications avec la solution de gestion d’appareils mobiles;
    • intégration avec la SDK de biométrie;
    • clavardage vidéo mobile à l’aide du flux vidéo AWS Kinesis;
    • services basés sur la localisation – périmètres virtuels et géolocalisation;
    • authentification biométrique par reconnaissance vocale.
  • OE5 : Le soumissionnaire doit fournir un contrat en référence qui a été conclu avec un ministère du gouvernement du Canada, qui a été réalisé au cours des 18 derniers mois, qui a une valeur supérieure à 4 millions de dollars, et qui doit exiger les capacités suivantes en matière de développement mobile, d’intégration dans le nuage et sur place et d’intégration de microservices :
    • création d’une plateforme qui synchronise les applications sur site, les applications Web, les applications mobiles et l’application dorsale AWS en toute sécurité jusqu’au niveau Protégé B dans le contexte des activités du gouvernement du Canada;
    • capacités multidirectionnelles (permet l’interaction entre les services du gouvernement du Canada et le public);
    • considérations de respect de la vie privée (ne pas utiliser la géolocalisation, etc.);
    • cryptage au niveau local (appareil mobile, Android et iOS).
  • OE7 : Le soumissionnaire doit avoir réalisé des travaux sur une application mobile du gouvernement du Canada (GC) ayant obtenu la cote 2.1 AA ou plus selon les Règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG) au cours des 12 derniers mois.

39. Malgré que 40 fournisseurs de SPICT préqualifiés aient été invités à soumissionner, dont 10 qui disaient avoir l’intention de participer, la soumission de GC Strategies Inc. a été la seule reçue. GC Strategies Inc. s’est largement appuyé sur le travail qu’elle a effectué sur ArriveCAN pour l’ASFC, en particulier dans le cadre des trois contrats précédents à fournisseur unique, pour répondre aux critères obligatoires. Il était très improbable que l’un des autres fournisseurs puisse répondre aux sept critères obligatoires requis pour que sa soumission soit jugée recevable.

40. En novembre 2021, le BOA a procédé à un examen des pratiques d’approvisionnement de l’ASFC dans le cadre de son plan d’examen pluriannuel. Aux suites de cet examen, l’ombud de l’approvisionnement a émis des recommandations, une d’entre elles étant que « l’ASFC devrait établir un processus de contrôle de la qualité afin de s’assurer que les critères obligatoires sont adéquatement définis et communiqués de façon claire, précise et mesurable ». Compte tenu de l’observation faite à l’égard des critères obligatoires pour le contrat de GC Strategies Inc., l’ombud précise la recommandation de 2021.

Recommandation 4 :

L’ASFC devrait établir un processus de contrôle de la qualité afin de s’assurer que les critères obligatoires ne sont pas trop restrictifs et ne nuisent pas à l’équité et à l’ouverture du processus de demande de soumissions.

Critères techniques cotés

41. Les critères techniques cotés (critères cotés) cernent les éléments qui peuvent être évalués quant à une variété de caractéristiques pour déterminer le mérite technique relatif de chaque proposition. Les critères cotés peuvent également être utilisés pour établir les exigences minimales (en établissant une note de passage) qu’une soumission doit respecter pour qu’une proposition soit jugée valable et recevable. Les critères techniques peuvent faire l’objet d’un processus d’évaluation des critères obligatoires et d’un processus d’évaluation des critères cotés. Par exemple, il pourrait être obligatoire pour un fournisseur d’avoir de l’expérience antérieure dans un domaine bien précis d’expertise et le niveau d’expérience qui dépasse les critères obligatoires minimaux pourrait être assujetti à l’attribution d’une cote numérique.

42. Dans l’ensemble, les critères cotés étaient conformes à l’énoncé des travaux de la demande de soumissions, étaient décrits avec suffisamment de clarté et ne restreignaient pas injustement la concurrence.

43. Pour les 23 contrats concurrentiels examinés, le BOA n’a observé aucun cas où les critères cotés avaient injustement restreint la concurrence. Dans tous les cas, les critères cotés indiquent clairement le nombre maximal de points disponibles par critère et, le cas échéant, le nombre minimal de points requis pour qu’une soumission soit jugée recevable. Deux demandes de soumissions avaient des critères cotés qui n’étaient pas entièrement conformes à l’énoncé de travail, y compris une dont les critères cotés n’étaient pas clairement décrits et auraient pu ne pas être appliqués d’une manière uniforme. Par exemple :

  1. En septembre 2020, SPAC a attribué un contrat à BDO Canada LLP au nom de l’ASFC. Le contrat, évalué à 14,7 millions de dollars, portait sur des services de consultation opérationnelle professionnels dans 6 catégories de ressources. Dans les critères cotés, le BOA a remarqué un nombre disproportionné de points pour la ressource de directeur de projet par rapport aux autres catégories de ressources. L’importance relative du directeur de projet par rapport aux autres catégories de ressources ne semblait pas refléter les descriptions de l’énoncé de travail. Dans la même demande de soumissions, les critères cotés n’ont pas tous été clairement décrits. Sur les 22 critères évalués, 4 accordaient des points pour une ressource ayant exercé une fonction sur des « projets de grande envergure ». Un projet de grande envergure a été défini comme « un projet qui nécessite un grand nombre de ressources, de changements de processus, d’actifs et d’argent. Les résultats du projet auront un impact sur un groupe à grande échelle de ressources, d’actifs, d’investissements et de personnes et reflètent normalement des investissements supérieurs à un seuil de 10 millions de dollars au minimum ». À l’exception du seuil en dollars, la définition manquait de précision et était ouverte à une variété d’interprétations.

Communication avec les soumissionnaires potentiels

44. Parmi les 23 dossiers de contrats concurrentiels examinés, 20 comprenaient des éléments de preuve suffisants pour démontrer que la demande de soumissions avait été mise à la disposition des fournisseurs potentiels, soit directement par courriel ou en ligne, et que les soumissionnaires avaient disposé d’une période appropriée pour soumettre leurs soumissions. Dans trois cas, qui étaient tous des demandes de soumissions émises par l’ASFC au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT, des documents au dossier indiquaient que la demande de soumission a été envoyée directement aux fournisseurs invités; toutefois, le courriel indiquant à qui la demande de soumissions a été envoyée n’a pas été conservé au dossier.

45. Le BOA a également examiné les dossiers pour déterminer si les modifications à la demande de soumissions, y compris les réponses aux questions des soumissionnaires potentiels, ont été communiquées de façon appropriée. Dans les 23 dossiers de contrats concurrentiels, il était indiqué que des questions et des réponses ont été échangées avec des fournisseurs pendant la période de soumission. Le plus souvent, les réponses ont été publiées dans le Service électronique d’appels d’offres du gouvernement (SEAOG) sous forme de modifications à la demande de soumissions. Une bonne pratique observée dans plusieurs dossiers était l’utilisation d’un registre électronique pour consigner les renseignements clés concernant les questions des fournisseurs reçues pendant la période de soumission. Dans les versions les plus avancées de ces registres, on consignait des renseignements comme la question posée, la date de réception, le nom du fournisseur, la réponse à la question et la date de publication ou de communication de la réponse.

46. Quatre dossiers comprenaient des questions et des réponses relatives à la demande de soumissions, mais il n’était pas indiqué quand ou de qui les questions avaient été reçues ou si, quand ou à qui les réponses avaient été fournies. Dans 8 autres dossiers, la documentation des questions et réponses était incomplète. Pour ces 8 dossiers, il y avait un registre des réponses fournies aux fournisseurs; cependant, l’origine d’une partie ou de la totalité des questions était inconnue en raison de registres incomplets (c.-à-d. les courriels contenant les questions des fournisseurs ne figuraient pas au dossier). Dans ces cas, on ignore qui a posé ces questions, quand elles l’ont été, et de quelle façon. Il est important de consigner ces renseignements au dossier, car ils peuvent démontrer que tous les soumissionnaires potentiels ont été traités de façon égale. Un dossier correctement documenté doit inclure un registre complet de toutes les questions reçues des fournisseurs, de l’élaboration des réponses et de la communication des questions et des réponses à tous les soumissionnaires potentiels.

Évaluation des soumissions et attribution des contrats

47. Afin d’assurer l’équité et le caractère justifiable des processus d’évaluation, la Politique sur les marchés du Conseil du Trésor et la Directive sur la gestion de l’approvisionnement exigent une diligence raisonnable dans l’évaluation des soumissions. Cela comprend le respect rigoureux des critères d’évaluation et une application équitable des critères pour tous les soumissionnaires. Le défaut d’assurer une évaluation uniforme des soumissions augmente le risque que des ambiguïtés dans le processus de sélection entraînent l’attribution erronée du contrat. Des évaluations incohérentes peuvent également compromettre l’intégrité du processus d’approvisionnement.

Documentation de l’évaluation des soumissions

48. Les soumissions de tous les fournisseurs doivent être conservées dans le dossier de contrat par l’autorité contractante ou le client (c’est-à-dire le propriétaire fonctionnel), ou par les deux. Les réponses des fournisseurs doivent inclure tous les éléments requis spécifiés dans la demande de soumissions (p. ex. soumission technique, soumission financière et attestations) qui permettront de procéder à l’évaluation de chaque proposition acceptée par rapport à toutes les exigences d’évaluation.

49. Le BOA a examiné tous les dossiers des 23 contrats concurrentiels afin d’évaluer l’exhaustivité de la documentation requise pour appuyer et démontrer l’équité de l’évaluation des soumissions. La plupart des dossiers comprenaient une documentation complète des soumissions reçues (19 dossiers sur 23), et la plupart comprenaient des déclarations de conflits d’intérêts dûment remplies par l’équipe d’évaluation technique (19 dossiers sur 23). Bien que 13 des dossiers comprenaient une documentation complète d’évaluations techniques, un nombre important (10 dossiers sur 23) ne contenait pas de résultats des évaluations individuelles ou de l’évaluation de concertation pour une partie ou la totalité des soumissions reçues. Voici des exemples de documentation incomplète des dossiers d’évaluation:

  • Pour 4 contrats, dont 2 attribués par SPAC et 2 attribués par l’ASFC, le BOA a constaté que le dossier ne contenait aucune soumission de fournisseur ou que le registre des soumissions reçues était incomplet. Sans une documentation complète des soumissions techniques, la conformité aux critères techniques obligatoires et des points accordés pour les critères cotés ne peut pas être justifiée, ce qui nuit à la transparence du processus décisionnel.
  • Pour 4 contrats, dont 1 attribué par SPAC et 3 attribués par l’ASFC, le dossier ne comprenait pas les déclarations de conflits d’intérêts dûment remplies par les personnes qui ont procédé à l’évaluation technique des soumissions. Les déclarations de conflits d’intérêts sont un outil important pour protéger l’intégrité du processus d’évaluation et constituent une preuve concrète que l’équipe d’évaluation a été informée de ses obligations, et les reconnaît, en ce qui concerne les conflits d’intérêts qui peuvent survenir au cours du processus d’évaluation des soumissions.
  • Pour 10 contrats, dont 7 attribués par SPAC et 3 attribués par l’ASFC, la documentation de l’évaluation des soumissions était manquante ou incomplète. Dans ces dix cas, les évaluations individuelles dûment remplies manquaient également au dossier, et pour quatre de ces dossiers de contrats, l’évaluation de concertation dûment remplie manquait également en partie ou en totalité. Lorsqu’elles sont présentes et adéquatement consignées, les feuilles de travail des évaluateurs font partie intégrante du processus d’évaluation, sont requises pour qu’un dossier soit complet, constituent la base pour informer les soumissionnaires non retenus et fournissent une justification des résultats de l’évaluation.

50. Pour plus de clarté, vous trouverez ci-dessous les descriptions de ce que le BOA a observé pour les 4 contrats ci-dessus :

  1. En janvier 2015, SPAC a attribué un contrat au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT à Veritaaq Technology House Inc. au nom de l’ASFC. Le contrat portait sur des services professionnels de TI et était évalué à 19,9 millions de dollars. Bien que les dossiers indiquaient que 7 soumissions ont été reçues pour ce contrat, ce dossier ne contenait aucune soumission technique ni financière, outre une soumission technique d’un fournisseur non retenu. Les évaluations techniques ont été effectuées par une équipe d’évaluation de l’ASFC composée de trois membres; toutefois, une évaluation individuelle complète dûment remplie n’était présente que pour un des trois évaluateurs. De plus, l’évaluation financière et les résultats globaux (c.-à-d. le rapport sommaire d’évaluation) n’étaient pas signés et la personne qui les avait remplis et approuvés n’était pas clairement identifiable. Le BOA a toutefois constaté que les déclarations de conflits d’intérêts et les résultats complets de l’évaluation technique de concertation, signés par les trois évaluateurs techniques de l’ASFC, figuraient au dossier. Cela étant dit, en l’absence de soumissions techniques, la conformité aux critères obligatoires et des points accordés pour les critères cotés ne pouvait pas être justifiée.
  2. En juillet 2017, SPAC a attribué un contrat au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement des SPTS à MGIS Inc. pour le compte de l’ASFC. Le contrat portait sur des services professionnels à l’appui de la Direction du portefeuille des projets liés aux voyageurs de l’ASFC et était évalué à 26 millions de dollars. Le dossier indiquait que 6 soumissions avaient été reçues. Même si des soumissions financières étaient présentes, le dossier ne contenait aucune soumission technique, aucune documentation indiquant qui avait procédé aux évaluations techniques, aucune déclaration de conflits d’intérêts et aucune feuille de travail d’évaluation technique individuelle ou de concertation dûment remplie. Le dossier contenait des résultats documentés de l’évaluation financière qui comprenaient les notes de mérite technique pour les 6 soumissions reçues. Toutefois, en l’absence des documents susmentionnés, la façon dont les notes techniques ont été déterminées n’était pas claire.
  3. En juillet 2018, l’ASFC a attribué un contrat au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT à Maplesoft Consulting Inc. Le contrat portait sur des services d’un analyste de la cyberprotection et était évalué à 626 000 $. L’ASFC a lancé l’appel d’offres deux fois puisque le premier processus n’a pas mené à l’attribution d’un contrat. Selon la documentation d’évaluation figurant au dossier, 6 soumissions ont été reçues lors du deuxième processus de demande de soumissions. Bien que des copies des soumissions reçues lors du premier processus de demande de soumissions aient été conservées, aucune des 6 soumissions reçues lors du deuxième processus ne figurait au dossier. De plus, le dossier ne comprenait pas les déclarations de conflits d’intérêts ni les feuilles de travail d’évaluation individuelle dûment remplies par les évaluateurs. Le dossier contenait des évaluations de concertation dûment remplies et un rapport sommaire d’évaluation. Malgré la présence de résultats des évaluations de concertation, en l’absence des soumissions présentées par les fournisseurs, la conformité aux critères obligatoires, des points accordés pour les critères cotés et des résultats de l’évaluation financière ne pouvait pas être justifiée.
  4. En décembre 2020, l’ASFC a attribué un contrat au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT à SoftSim Technologies Inc. Le contrat portait sur des services professionnels de testeur de logiciels et était évalué à 1,26 million de dollars. Selon la documentation figurant au dossier, quatre soumissions ont été reçues. Toutefois, le dossier ne contenait aucune soumission présentée par les fournisseurs, aucune déclaration de conflits d’intérêts et aucune évaluation technique individuelle. L’ASFC a fourni au BOA une copie d’un rapport sommaire d’évaluation du consensus pour le fournisseur retenu. Des résultats d’évaluation de concertation semblables n’ont pas été fournis pour les autres soumissionnaires. En l’absence de ces registres, le BOA n’a pas été en mesure de déterminer si toutes les soumissions ont été évaluées conformément aux modalités de la demande de soumissions ou si tous les soumissionnaires ont été traités de façon équitable.
Décisions d’attribution de contrat et contrats en découlant

51. Le BOA a examiné les dossiers de contrats concurrentiels à la recherche de documents montrant comment les soumissions conformes ont été classées et confirmant que la méthode de sélection, telle qu’indiquée dans le document de demande de soumissions, a été appliquée correctement. La majorité de ces dossiers ont consigné adéquatement cet aspect du processus d’approvisionnement. Plus précisément, les dossiers comprenaient des feuilles de travail montrant que la base de sélection, qui dans tous les cas correspondait à la meilleure note combinée fondée sur le mérite technique et le prix, avait été correctement appliquée. Deux dossiers de contrats attribués par l’ASFC qui ont été mentionnés dans la section précédente comme ne contenant pas de registres d’évaluation, ne contenaient pas non plus de documentation démontrant que la base de sélection a été adéquatement appliquée et que le fournisseur retenu a été correctement choisi.

52. Le BOA a également examiné les contrats pour confirmer que l’énoncé des travaux, les clauses du contrat subséquent, les exigences en matière de sécurité et les catégories et niveaux de ressources correspondaient à ceux qui avaient été communiqués dans le document de demande de soumissions. Dans tous les cas, l’énoncé des travaux était conforme à la demande de soumissions et il n’y a pas eu de modifications importantes aux catégories et niveaux de ressources.

53. Dans 1 dossier, les exigences en matière de sécurité énoncées dans le contrat différaient du document de demande de soumissions en raison d’une modification du contrat. Le contrat a été adjugé en juin 2021 par SPAC à IBISKA Telecom Inc. au nom de l’ASFC. Le contrat portait sur des services professionnels de cyberprotection et était évalué à 9,3 millions de dollars. La demande de soumissions indiquait que l’entrepreneur devait, en permanence pendant l’exécution du contrat, détenir une cote de sécurité d’installation valable au niveau très secret et que les membres du personnel de l’entrepreneur devant avoir accès à des renseignements ou à des actifs protégés/classifiés, ou à des établissements de travail dont l’accès est réglementé, devaient tous détenir une cote de sécurité du personnel valable au niveau exigé de fiabilité, secret ou très secret.

Une cote de sécurité d’installation permet aux organisations d’obtenir la cote de sécurité de niveau classifié de leur personnel afin d’accéder aux renseignements, aux actifs et aux lieux de travail classifiés.

54. Les exigences de sécurité ont été modifiées trois mois après l’attribution du contrat. L’exigence de cote de sécurité d’installation au niveau très secret a été réduite au niveau secret, et le niveau très secret a été retiré des niveaux requis pour l’enquête de sécurité sur le personnel. Le changement a été apporté lorsque l’ASFC a voulu envoyer une AT à l’entrepreneur comportant une ressource proposée qui travaillerait à l’extérieur du pays. Initialement, l’équipe de sécurité de SPAC ne le permettrait pas en raison des exigences de sécurité du contrat. Une modification a ensuite été publiée afin de modifier les exigences de sécurité et de supprimer les exigences relatives à la cote très secret. Bien que le dossier comprenait la correspondance entre l’ASFC et SPAC concernant la modification, il n’était pas clair si l’exigence relative à la cote très secret avait été incluse par erreur dans la demande de soumissions et le contrat original, ou si un changement à l’exigence avait fait en sort que le niveau très secret n’était plus nécessaire. La situation laissait penser que l’exigence de sécurité avait été modifiée afin de permettre à cette ressource particulière de travailler sur le contrat. Quoi qu’il en soit, le fait d’inclure une exigence de cote très secret dans la demande de soumissions, pour ensuite la retirer peu de temps après l’attribution du contrat, a probablement réduit le nombre de soumissionnaires potentiels en raison de la difficulté à obtenir la cote de sécurité d’installation au niveau très secret et de fournir des ressources disposant de la cote très secret.

Communications avec le Programme de sécurité des contrats de Services publics et Approvisionnement Canada

55. Tous les ministères qui attribuent des contrats comportant des exigences de sécurité au titre de leur autorité contractante déléguée respective et qui ont utilisé les services de sécurité des contrats du Programme de sécurité des contrats de SPAC doivent envoyer une copie de leurs contrats au Programme, y compris les copies de toute modification de contrat subséquente. Cet exercice a pour but d’assurer l’intégrité du processus de sécurité des contrats ainsi que la prestation efficiente et en temps opportun des services de filtrage de sécurité aux fournisseurs, à leur personnel et à leurs sous-traitants. Seulement 6 des 27 dossiers de contrats concurrentiels et non concurrentiels applicables (22 %) ont démontré qu’une copie du contrat avait été fournie au Programme de sécurité des contrats. Cependant, le 14 décembre 2023, SPAC a fourni au BOA un tableau Excel indiquant que 21 des 23 contrats attribués par SPAC avaient été fournis au Programme de sécurité des contrats, bien que tous ne l’ont pas été en temps opportun.

Recommandation 5 :

SPAC et l’ASFC devraient veiller à la mise en place de procédures appropriées pour transmettre des renseignements sur les contrats au Programme de sécurité des contrats. Ces procédures devraient être communiquées à l’ensemble du personnel d’approvisionnement et suivies en vue d’en assurer la conformité.

Secteur d’intérêt 2 : Pratiques d’approvisionnement non concurrentiel menant à l’attribution de contrats

56. Contrairement aux 23 contrats concurrentiels examinés dans le cadre du SI 1, dont il a été question précédemment, dans le cadre du SI 2, le BOA a examiné les processus d’attribution des contrats et les instruments contractuels qui n’ont pas été immédiatement précédés d’un processus concurrentiel. Au total, cela comprenait 18 dossiers, dont :

  • 13 dossiers pour les contrats à fournisseur unique
  • 2 dossiers pour les approvisionnements effectués au titre des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada
  • 1 dossier pour un approvisionnement au titre d’une entente de services d’entreprise
  • 1 commande subséquente passée au titre d’une offre à commandes principale et nationale concernant les micro-ordinateurs
  • AT émise au titre de la plateforme d’habilitation de la main-d’œuvre cybernétique

57. Les 18 contrats non concurrentiels ont été tous attribués par SPAC ou SPC au nom de l’ASFC et les processus ont tous eu lieu entre avril 2020 et décembre 2022, pendant la pandémie de COVID 19. À noter que le BOA n’a formulé aucune observation significative concernant les trois derniers éléments énumérés ci-dessus (entente de services d’entreprise, offre à commandes principale et nationale concernant les micro-ordinateurs et plateforme d’habilitation de la main-d’œuvre cybernétique). Ainsi, la présente section porte sur les 13 contrats à fournisseur unique et les 2 approvisionnements effectués au titre des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada.

58. Le Règlement sur les marchés de l’État a force de loi et établit les exigences que les ministères fédéraux doivent respecter lorsqu’ils attribuent des contrats visant des biens, des services et des travaux de construction. Le Règlement sur les marchés de l’État souligne la prédominance de l’approvisionnement concurrentiel en exigeant des autorités contractantes qu’elles lancent des appels d’offres avant d’attribuer des contrats. Cela dit, l’article 6 du Règlement sur les marchés de l’État prévoit plusieurs exceptions à la règle générale de mise en concurrence. Il est à noter que ces exceptions permettent l’attribution de contrats non concurrentiels en cas d’extrême urgence (paragraphe 6(a)) du Règlement sur les marchés de l’État) et lorsque le travail ne peut être exécuté que par un seul fournisseur (paragraphe 6(d)) du Règlement sur les marchés de l’État).

59. Une extrême urgence a été définie par le Secrétariat du Conseil du Trésor comme pouvant être « une situation réelle ou imminente qui met en danger la vie; une catastrophe menaçant la qualité de vie ou la sécurité de la population canadienne; une catastrophe entraînant la perte de vies; une catastrophe entraînant des pertes ou des dommages considérables pour l’État ». En ce qui concerne les situations où l’on croit que le travail ne peut être exécuté que par un seul fournisseur, le Secrétariat du Conseil du Trésor exige que les ministères répondent à une série de questions pour expliquer et justifier pourquoi l’exception 6(d) du Règlement sur les marchés de l’État a été invoquée pour permettre un contrat à fournisseur unique.

Cohérence avec les exceptions du Règlement sur les marchés de l’État qui permettent la passation de marchés non concurrentiels

60. Pour les 13 contrats non concurrentiels (à fournisseur unique), les raisons invoquées pour l’attribution sans concurrence étaient le paragraphe 6(a) du Règlement sur les marchés de l’État, « les cas d’extrême urgence où un retard serait préjudiciable à l’intérêt public » (8 contrats); le paragraphe 6(d) « les cas où le marché ne peut être exécuté que par une seule personne [un seul fournisseur] » (1 contrat); et les paragraphes 6(a) et 6(d) combinés (4 contrats). Les dossiers pour l’ensemble des 13 contrats comprenaient une justification écrite de la stratégie à fournisseur unique.

Transparence du processus décisionnel pour les contrats à fournisseur unique

61. Le processus décisionnel associé aux contrats à fournisseur unique est généralement moins transparent que celui des processus concurrentiels ouverts, ce qui fait qu’il est encore plus important pour les ministères de tenir méticuleusement des registres des mesures et des décisions prises. Pour la plupart des 13 contrats à fournisseur unique examinés, le BOA a relevé que les dossiers contenaient des registres adéquats du processus à fournisseur unique. Toutefois, pour 2 contrats à fournisseur unique, il n’y avait pas de documentation concernant la communication entre SPAC ou l’ASFC et le fournisseur au cours de la période précédant l’attribution du contrat.

  1. En juin 2020, SPAC a attribué un contrat non concurrentiel à GC Strategies Inc. au nom de l’ASFC. Le contrat portait sur des services informatiques professionnels et était évalué à 11,1 millions de dollars. Une demande ou une invitation non concurrentielle qui aurait été envoyée au fournisseur n’était pas consignée par écrit. La seule preuve de communications entre l’État et le fournisseur avant la signature du contrat était un courriel du fournisseur contenant les tarifs proposés pour diverses catégories de ressources professionnelles de TI. Le dossier comprenait un courriel d’attribution de contrat indiquant que le fournisseur avait été retenu en fonction de la proposition soumise. Bien qu’une ébauche de l’énoncé des travaux et du contrat figurait au dossier, il n’y avait aucune documentation indiquant que SPAC ou l’ASFC avait envoyé une demande au fournisseur pour obtenir une proposition.
  2. En août 2021, SPAC a attribué un contrat non concurrentiel à 49 Solutions Inc. au nom de l’ASFC. Le contrat portait sur des services consultatifs en TI et était évalué à 1,725 M$. Les dossiers ont démontré que SPAC avait initialement refusé une demande de l’ASFC d’attribuer le contrat sans concours. L’ASFC avait proposé d’utiliser le paragraphe 6(c) du Règlement sur les marchés de l’État, « un appel d’offres ne servirait pas l’intérêt public », pour justifier l’attribution à un seul fournisseur directement. Toutefois, l’autorité contractante de SPAC a déterminé que l’ASFC n’avait pas établi une justification suffisamment solide pour légitimer l’attribution d’un contrat à fournisseur unique et a remis en cause la stratégie d’approvisionnement proposée par l’ASFC. L’ASFC a répondu en fournissant une justification révisée, mais SPAC n’était toujours pas convaincu. Dans un courriel du 21 juillet 2021, SPAC a fourni d’autres approches à l’ASFC qui ne comprenaient pas d’option de contrat à fournisseur unique.

    Un courriel subséquent du 21 juillet 2021 indique qu’une discussion s’est tenue entre l’ASFC et SPAC au sujet du refus de SPAC de procéder à un approvisionnement à fournisseur unique; cependant, cette discussion n’a pas été consignée au dossier. Le dossier ne contenait pas de courriels entre le 21 juillet et le 4 août, date où SPAC ne s’opposait plus à un approvisionnement à fournisseur unique. Dans un courriel du 4 août 2021, SPAC déclarait qu’il y avait une exception relative à la sécurité nationale (ESN) générale en place et qu’elle devait être mentionnée dans les documents d’approbation. Il n’y avait pas de documentation au dossier démontrant pourquoi SPAC a accepté l’approvisionnement à fournisseur unique, après s’y être initialement opposé.

    Pour le même contrat, l’ASFC avait entamé des discussions avec le fournisseur avant qu’une stratégie d’approvisionnement à fournisseur unique n’ait été approuvée par SPAC. Le fournisseur avait présenté des tarifs proposés pour diverses catégories de ressources informatiques qui seraient fournis sur demande. Le dossier ne contenait pas les discussions et négociations entre l’ASFC et le fournisseur ayant mené à la réception de la proposition. Il y a eu une deuxième proposition (mise à jour), datée du 6 août 2021, après que SPAC ait approuvé la stratégie d’approvisionnement non concurrentiel. La proposition révisée semblait refléter des discussions et négociations avec l’ASFC ou SPAC au sujet du besoin. Encore une fois, le dossier ne contenait pas les discussions et négociations entre l’ASFC ou SPAC et le fournisseur au sujet de cette proposition révisée.

L’ESN prévue dans tous les accords commerciaux du Canada permet au Canada de soustraire un approvisionnement à certaines ou à l’ensemble des obligations prévues par le ou les accords commerciaux pertinents lorsqu’il le juge nécessaire afin de protéger ses intérêts sur le plan de la sécurité nationale précisés dans le texte de l’ESN.

62. En avril 2020, SPAC a invoqué l’ESN et a attribué un contrat sans concours à GC Strategies Inc. au nom de l’ASFC. Le contrat portait sur des services informatiques professionnels et était évalué à 13,9 millions. Le contrat stipulait : « l’entrepreneur doit détenir, pendant toute la durée du contrat, une attestation de vérification d’organisation désignée valide ainsi qu’une cote de protection de documents approuvée au niveau Protégé B ». La documentation figurant au dossier a démontré que GC Strategies Inc. ne satisfaisait pas à l’exigence de détenir une capacité de protéger les documents lorsque le contrat lui a été attribué. Un courriel au dossier datant du 6 avril 2020 de l’équipe de sécurité de SPAC indiquait que la capacité de protéger les renseignements de GC Strategies était « sans objet ». Le BOA a mentionné que l’exigence quant à la protection des renseignements a été retirée par une modification de contrat publiée 14 mois plus tard, en juin 2021. En réponse à cette observation, SPAC a déclaré que le client (l’ASFC) avait indiqué en avril 2021, 12 mois après l’octroi du contrat, que la protection des documents ne s’appliquait pas. Cela n’explique toutefois pas pourquoi le contrat a été émis à un fournisseur qui ne satisfaisait pas à l’exigence de sécurité en vigueur au moment de l’attribution du contrat.

Commandes de services infonuagiques

63. SPC a mis en place un outil d’approvisionnement connu sous le nom d’accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada afin de fournir aux ministères clients l’accès à plusieurs services infonuagiques publics offerts sur le marché. Grâce à ces accords, les fournisseurs, appelés fournisseurs de services infonuagiques, fournissent un accès à des services infonuagiques sur demande. Pour obtenir ces services, les ministères clients envoient leur demande à SPC, où elles sont traitées par les services de courtage infonuagique de SPC. SPC obtient les services au nom du client en émettant une commande de service à un fournisseur de services infonuagiques. Chaque commande de service constitue un contrat ayant force exécutoire distinct entre le Canada et le fournisseur de services infonuagiques concernéNote de bas de page 1.

64. Les commandes de service doivent être accordées conformément au processus de commande de service des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada. Dans le cadre de ce processus, lorsque le coût total estimé d’un besoin est de $500 000 ou moins, SPC peut émettre une commande de service directement à un seul fournisseur de services infonuagiques. Pour les besoins se trouvant entre 500 000 $ et 4,5 millions de dollars, SPC doit comparer un minimum de trois fournisseurs de services infonuagiques afin de déterminer quelle solution conviendrait le mieux à ces besoins. Ce processus peut tenir compte de facteurs tels que les capacités techniques, les niveaux de rendement, la sécurité accrue et le maintien des services ou d’autres critères, selon l’exigence. Au-delà de 4,5 millions de dollars, tous les fournisseurs de services infonuagiques doivent être invités à répondre à la demande.

65. L’ASFC a indiqué au BOA que 16 commandes de service liées à ArriveCAN ont été accordées au fournisseur de services infonuagiques Amazon Web Services (AWS). Parmi ces commandes de service, 5 portaient sur des services d’hébergement dans le nuage et 11 portaient sur des services consultatifs pour une période de près de 2 ans. Il est à noter que les 11 commandes de service pour des services consultatifs ont été traitées comme des besoins autonomes et évaluées à 500 000 $ chacune. À trois occasions, deux commandes de service ont été accordées à la même date à AWS. Étant donné que les valeurs ont été fixées à 500 000 $, elles faisaient partie du premier palier du processus de commande de service des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada, ce qui a permis la distribution des commandes de service à AWS directement. Bien que cela n’ait peut-être pas été l’intention, la façon dont ces services consultatifs d’ArriveCAN ont été acquis donne l’impression que les besoins auraient été divisés en plusieurs petits contrats (fractionnement de contrat) pour éviter les contrôles sur la durée des affectations ou les autorités d’approbation des contrats.

66. SPC exige que les demandes des clients au titre des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada soient associées à une « exigence opérationnelle infonuagique » qui indique le projet pour lequel les services sont utilisés. SPC a fourni au BOA une liste des brèves descriptions d’exigence opérationnelle infonuagique (une phrase chacune) pour ces commandes de service. D’après les renseignements que SPC a reçus de l’ASFC, il semblerait que ces exigences étaient toutes uniques et distinctes, puisqu’elles faisaient toutes référence à différents systèmes de l’ASFC. Rien n’indiquait qu’ils étaient tous liés en tant que services qui seraient utilisés pour ArriveCAN. En les traitant comme une série d’exigences non liées, le processus d’approvisionnement a contourné les dispositions relatives à l’approvisionnement concurrentiel qui sont intégrées au processus de commande de service des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada.

67. La valeur totale des commandes de service liées à ArriveCAN accordées directement à AWS s’élevait à plus de 7 millions de dollars, et la majorité (70 %) de ce montant portait sur des commandes de services consultatifs. Toutefois, rien n’indique que l’ASFC a élaboré une stratégie d’approvisionnement pour répondre à ses besoins en services infonuagiques à l’appui d’ArriveCAN ni que SPC a remis en question les nombreuses commandes de services consultatifs de l’ASFC, toutes évaluées à 500 000 $. Il n’y avait pas non plus d’indication au dossier comme quoi l’ASFC ou SPC ont utilisé des dispositions du Règlement sur les marchés de l’État permettant l’attribution de contrats sans concours dans certaines circonstances, comme lorsque le besoin est un cas d’extrême urgence ou que le travail ne peut être exécuté que par un seul fournisseur.

68. En réponse aux observations du BOA, l’ASFC a confirmé que les commandes de service en question étaient associées au développement et à l’expansion de la plateforme ArriveCAN au fur et à mesure que les besoins évoluaient. Bien qu’il existe un processus pour émettre des commandes de service aux fournisseurs de services infonuagiques en vertu de l’entente-cadre sur les services infonuagiques du GC, l’ASFC a déclaré qu’elle avait seulement obtenu l’autorisation provisoire d’opérer exclusivement sur la plateforme AWS pendant la mise en œuvre d’ArriveCAN. L’ASFC indique que l’AWS est la seule option disponible.

69. De plus, l’ASFC a déclaré : « Il est important de souligner que différentes divisions ou directions au sein de l’ASFC étaient responsables d’éléments distincts d’ArriveCAN. La plateforme, compte tenu de sa complexité et de son importance, touchait naturellement à de multiples facettes de notre organisation. Chaque division ou direction avait ses propres objectifs et produits livrables, tout en devant respecter l’objectif global, soit créer et peaufiner une plateforme stable, conviviale et sécuritaire. Comme ArriveCAN avait déjà été conçue, mise en production et continuellement améliorée, il était essentiel de maintenir l’uniformité dans son développement. Intégrer de multiples fournisseurs en distribuant des parties du projet aurait pu compromettre la stabilité et l’uniformité de la plateforme. Étant donné que nous [l’ASFC] nous appuyions sur un produit existant, la continuité de la conception, de la fonctionnalité et de la sécurité ne pouvait être assurée qu’en veillant à l’uniformité du développement au moyen d’un seul titulaire d’un accord-cadre infonuagique du gouvernement du Canada ».

70. Pour sa part, SPC a informé le BOA que l’accord-cadre infonuagique du gouvernement du Canada avait été mis en place en 2019, avant que le gouvernement du Canada ne s’engage dans une adoption généralisée du nuage. Selon SPC, « Lorsque la pandémie de COVID-19 a commencé en mars 2020, la demande de services infonuagiques a augmenté de façon exponentielle, au-delà de ce qui aurait pu être prévu lorsque le véhicule d’approvisionnement a été établi en 2019 et est demeurée dans un état d’incertitude jusqu’à ce que la crise de santé publique se soit stabilisée ». SPC met actuellement à jour les accords-cadres afin d’améliorer les pratiques exemplaires et de mettre en œuvre les leçons apprises.

71. L’ASFC a indiqué au BOA qu’elle avait décidé d’étendre son réseau infonuagique à Microsoft Azure et qu’un autre fournisseur de services infonuagiques, Microsoft Canada, avait également effectué des travaux pour ArriveCAN. Cependant, le BOA a reçu très peu d’information sur ces contrats. SPC a fourni trois commandes de service accordées à Microsoft au titre des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada. La valeur de ces commandes de service était de 394 000 $, de 712 691 $ et de 250 000 $. La première commande de services (évaluée à 394 000 $) portait sur des services consultatifs. Le BOA a été en mesure de suivre la trace de cette commande de service jusqu’à une facture que l’ASFC avait présentée au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. La deuxième commande de services (évaluée à 712 691 $) indiquait « PowerApps – SaaS [logiciel-service] » et la troisième commande de services (évaluée à 250 000 $) indiquait « Services infonuagiques – PaaS [plateforme-service] ». Les deuxième et troisième commandes de service peuvent être associées à deux autres factures que l’ASFC a présentées au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, mais cela n’était pas clair en fonction de la documentation fournie. Peu d’autres renseignements peuvent être recueillis du dossier présenté.

72. Outre le fait que l’ASFC a informé le BOA qu’elle avait décidé d’étendre son réseau infonuagique pour inclure Microsoft Azure et d’investir dans l’obtention d’une autorisation d’exploitation (ATO) pour plusieurs fournisseurs de services, rien n’indiquait que l’ASFC avait élaboré une stratégie d’approvisionnement pour ces contrats liés à ArriveCAN ni que ces commandes de service d’une valeur combinée de plus de 1,3 million de dollars ont fait l’objet d’un processus concurrentiel parmi les titulaires d’un accord-cadre infonuagique du gouvernement du Canada.

Recommandation 6 :

SPC doit effectuer un examen critique de tous les aspects de ses procédures de services de courtage infonuagique afin de veiller à ce que les activités d’approvisionnement (c.-à-d. les commandes de service accordées) au titre des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada et leurs successeurs favorisent l’équité, l’ouverture et la transparence.

Secteur d’intérêt 3 : Pratiques d’attribution d’Autorisations de tâches et de modifications de contrat

Autorisations de tâches

73. Sur les 41 dossiers examinés, 28 concernaient des contrats comportant des AT au titre desquelles des travaux ont été effectués pour ArriveCAN. Pour la plupart, il s’agissait de contrats de services professionnels qui n’ont pas été établis spécifiquement pour ArriveCAN. Les contrats ont permis à l’ASFC d’avoir accès aux ressources professionnelles nécessaires pour appuyer diverses initiatives technologiques. Dans la présente section, sauf indication contraire, les observations portent spécifiquement sur les AT, cernées par l’ASFC, au titre desquelles des travaux ont été effectués pour ArriveCAN.

74. Le tableau ci-dessous indique le nombre d’AT liées à ArriveCAN qui ont été attribuées au titre de ces 28 contrats. Par exemple, 9 contrats ne comportaient que 1 AT, 5 contrats en comportaient 2, etc. Au cours de la période visée par l’examen, des travaux ont été effectués pour ArriveCAN au titre de 143 AT. Environ la moitié des AT ont été attribuées au titre de seulement 3 contrats, qui ont été attribués à GC Strategies Inc. ou à Dalian Enterprises et Coradix Technology Consulting, en coentreprise.

Tableau 1 : Aperçu des contrats liés à ArriveCAN
Nombre de contrats Nombre d’AT ArriveCAN par contrat Nombre cumulatif d’AT ArriveCANnote * du tableau 1
9 1 9
5 2 19
3 3 28
3 4 40
1 5 45
2 6 57
2 7 71
1 9 80
1 21 101
1 42 143
Note du tableau 1
Note * du tableau 1

Cela ne comprend que les AT au titre desquelles des travaux ont été effectués pour ArriveCAN. Il ne s’agit pas du nombre total d’AT attribuées au titre de ces contrats.

Retour au renvoi de la note * du tableau 1

75. Les AT sont émises à l’aide d’un formulaire d’AT qui doit contenir les renseignements clés sur les travaux à effectuer. Ces renseignements comprennent notamment :

  • le numéro de tâche;
  • les catégories de ressources et le nombre de ressources nécessaires;
  • une description des travaux associés à la tâche, notamment les activités à réaliser;
  • la date de commencement et la date d’achèvement;
  • le nombre de jours-personnes requis;
  • le niveau d’attestation de sécurité que doivent posséder les ressources;
  • le prix payable au fournisseur pour l’exécution de la tâche.

76. Pour les modifications aux AT, le formulaire d’AT doit indiquer le numéro de la modification et la raison de la modification. Les travaux décrits dans une AT doivent correspondre à la portée du contrat, et le fournisseur ne doit pas commencer les travaux avant qu’une AT valide ait été émise par le Canada. Chaque contrat comporte des clauses décrivant les étapes et la documentation requises pour le processus d’AT. Comme la plupart de ces contrats ont été conclus par SPAC au nom de l’ASFC, ils contenaient généralement des exigences identiques ou semblables en ce qui a trait à la publication des AT.

Formulaires d’Autorisations de tâches

77. Le BOA a déterminé que les dossiers de contrats contenaient une documentation complète des AT émises pour ArriveCAN. Sur les 143 AT et modifications d’AT au titre des 28 contrats applicables examinés, il n’y avait que 1 cas où un document d’AT ne figurait pas au dossier. De plus, le BOA a constaté que les composantes clés de ces AT (p. ex. catégories et niveaux de ressources, taux journaliers, échéanciers) étaient conformes aux contrats sous-jacents. Toutefois, le BOA a cerné 3 AT dans lesquelles les exigences de sécurité n’étaient pas conformes à celles du contrat. Dans deux dossiers, le contrat exigeait que le personnel détienne la cote de sécurité de niveau secret, mais l’AT exigeait seulement que les ressources détiennent une cote de sécurité inférieure, soit de niveau de fiabilité. Pour un de ces dossiers, le BOA a constaté qu’une modification du contrat publiée peu après modifiait les exigences de sécurité du personnel pour permettre la cote de niveau de fiabilité ou secret, selon les besoins. Pour le troisième dossier, le contrat exigeait que les ressources détiennent la cote de fiabilité, alors qu’une AT exigeait la cote de niveau secret. Pour ce dernier contrat, la ligne de conduite appropriée aurait été d’apporter une modification au contrat pour accepter diverses cotes de sécurité, donc la cote de niveau secret lorsque requis.

78. Pour la plupart des contrats examinés, l’ASFC a été autorisée à publier des AT ou des modifications d’AT au titre de ses propres pouvoirs lorsque la valeur était de 300 000 $ ou moins, taxes en sus. Au-delà de ce seuil, l ’AT exigeait l’autorisation de l’autorité contractante de SPAC. Cette exigence a été respectée dans l’ensemble, même si des exceptions ont été relevées. Pour un contrat comportant quatre AT pertinentes, deux modifications d’AT dépassant le seuil de 300 000 $ n’ont pas été signées par l’autorité contractante de SPAC. Pour un autre contrat comportant trois AT pertinentes, une modification d’AT d’une valeur inférieure à 300 000 n’a pas été signée par l’ASFC. L’ASFC a également informé le BOA que depuis octobre 2019, l’autorisation de SPAC est requise pour toutes les demandes d’approbation publiées pour la catégorie de ressources « architecte opérationnel principal » au titre d’un contrat de SPAC. Dans une AT pour un architecte opérationnel principal qui a commencé à travailler en juillet 2021, la signature de SPAC requise pour l’approbation de l’AT était absente.

Autorisations de tâches – Énoncé des travaux

79. Le but du processus d’AT est de permettre que des AT soient publiées pour couvrir des tâches spécifiques requises selon la portée des services prévus dans un contrat donné. Selon le Guide des approvisionnements de SPAC, les clients qui ont été autorisés à émettre l’AT sont responsables de « s’assurer que la description de la tâche (ou la tâche modifiée) applicable aux travaux requis (activités à réaliser, produits livrables, date de fin des principales activités ou de fourniture des produits livrables ou les deux, selon le cas) contenue dans l’AT est conforme à l’Énoncé des travaux (EDT) du contrat. »

80. Le BOA a constaté que 20 AT au titre de 8 contrats ne comprenaient pas les tâches précises, y compris les descriptions des activités à exécuter. La section de l’énoncé des travaux de ces formulaires d’AT indiquait « voir ci-joint »; toutefois, il n’y avait pas d’énoncé des travaux joint et le dossier n’en contenait pas non plus.

Évaluation des ressources d’Autorisations de tâches

81. En réponse à une demande d’AT, le fournisseur doit proposer le nombre de ressources requis et inclure un curriculum vitae pour démontrer que chaque ressource proposée répond aux exigences quant aux critères obligatoires, au nombre de points minimal pour les critères cotés et à la grille souple, selon le cas. Les ministères clients doivent examiner les feuilles de travail d’évaluation et confirmer que les ressources proposées répondent aux exigences applicables à la catégorie et au niveau.

82. Il n’y avait pas de feuilles de travail d’évaluation dûment remplies au dossier pour plus de 30 ressources autorisées à effectuer des travaux pour ArriveCAN sur 22 AT publiées au titre de 12 contrats. Dans les cas où les feuilles de travail d’évaluation des ressources figuraient au dossier, les résultats de l’évaluation n’étaient souvent pas étayés par des descriptions de l’expérience de projets antérieurs utilisée dans l’évaluation de la ressource (c.-à-d. qu’il n’y avait pas de curriculum vitae au dossier).

83. Les feuilles de travail d’évaluation des ressources ajoutées par l’intermédiaire d’AT au titre d’un contrat attribué à GC Strategies Inc. se démarquaient des autres. Pour ce contrat évalué à 25,3 millions de dollars, il y avait 42 AT. Le processus d’AT figurant au contrat indiquait que le curriculum vitæ soumis « ne doit pas seulement indiquer le titre du poste occupé par la personne, mais doit également démontrer que cette personne a acquis l’expérience nécessaire en expliquant les responsabilités et les tâches effectuées à ce poste. Le fait d’énumérer simplement l’expérience en ne fournissant aucune donnée à l’appui pour décrire les responsabilités et les tâches ainsi que leur pertinence par rapport aux exigences, ou le fait de réutiliser les mêmes expressions que le formulaire d’AT, ne sera pas considéré comme la "preuve" d’une expérience aux fins de cette évaluation. »

84. Le BOA a déterminé que les feuilles de travail d’évaluation des ressources pour 16 des 42 AT publiées au titre de ce contrat ne démontraient pas que la ressource proposée satisfaisait aux critères obligatoires ni ne soutenaient les points côtés accordés. Il y avait de nombreux exemples où le fournisseur avait simplement copié et collé les exigences à partir des critères obligatoires et cotés comme expérience en matière de projets de la ressource. Par exemple, un critère obligatoire indique que le fournisseur doit démontrer que la ressource proposée a de l’expérience « dans la conception, le développement et la mise en œuvre d’applications mobiles pour deux des plateformes suivantes : iOS, Android, BlackBerry ». La grille d’évaluation de GC Strategies Inc., qui a été acceptée par l’ASFC, indiquait simplement que les responsabilités de la ressource proposée dans le cadre de projets précédents comprenaient « la conception, le développement et la mise en œuvre d’applications mobiles pour deux des plateformes suivantes : iOS, Android, BlackBerry ».

85. Des feuilles de travail d’évaluation manquantes, incomplètes ou insuffisantes ont une incidence sur la capacité du ministère de démontrer que les ressources ajoutées au moyen du processus d’AT répondaient aux critères d’expérience requis pour les diverses catégories et niveaux décrits dans le contrat.

Recommandation 7 :

L’ASFC devrait s’assurer que les qualifications et l’expérience de toutes les ressources proposées en réponse à une demande d’AT sont systématiquement évaluées en fonction des exigences de la catégorie et du niveau applicables, tel qu’il est énoncé dans le contrat, et documenter les résultats de l’évaluation dans le dossier.

Recommandation 8 :

SPAC devrait exiger que le client fournisse des feuilles de travail d’évaluation des ressources dûment remplies démontrant que la ressource proposée répond aux exigences de la catégorie et du niveau applicables lorsqu’elle demande l’autorisation de SPAC sur les formulaires d’AT.

Aucun critère d’évaluation des ressources

86. Sur les 28 contrats conclus comprenant des AT, 4 ont été attribués par SPAC au nom de l’ASFC dans le cadre d’un processus non concurrentiel (fournisseur unique). Trois contrats ont été attribués à GC Strategies Inc. et un contrat a été attribué à 49 Solutions Inc. Les quatre contrats n’ont pas été conclus au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT, mais étaient similaires à de nombreux égards et comprenaient des catégories de ressources trouvées dans les contrats conclus aux termes de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT. Toutefois, ces contrats n’incluaient pas de critères pour évaluer objectivement et de manière transparente les ressources proposées qui ont été ajoutées au moyen du processus d’AT afin de déterminer si elles détenaient l’expérience et la formation requises pour la catégorie et le niveau spécifiés.

Recommandation 9 :

SPAC devrait s’assurer que tous les contrats de services professionnels comprenant des AT, qu’ils soient attribués par l’intermédiaire d’un processus concurrentiel ou non, contiennent des critères pour évaluer les qualifications et l’expérience des ressources ajoutées au moyen du processus d’AT.

Vérification des cotes de sécurité

87. Comme il est indiqué à la section 5.15 du Guide des approvisionnements de SPAC, pour les contrats conclus par SPAC, « avant l’attribution du contrat, l’agent de négociation des contrats doit vérifier auprès du Programme de sécurité des contrats (PSC) [de SPAC] que l’entrepreneur proposé satisfait aux exigences relatives à la sécurité précisées dans la demande de soumissions. […] Pendant la période du contrat, le client doit s’assurer que le statut sécuritaire du personnel de tout entrepreneur ou sous-traitant qui aura accès à des renseignements ou à des actifs de nature protégée ou classifiée, à des établissements de travail ou à des systèmes du gouvernement, y compris des renseignements accessibles dans un portail de fournisseur de services en nuage, dont l’accès est réglementé en vertu du contrat a été vérifié auprès du PSC. L’agent de négociation des contrats participe à cette vérification, au besoin ».

88. Le BOA a examiné la documentation du dossier pour vérifier que les exigences en matière de sécurité du personnel, par exemple la cote de niveau secret ou de fiabilité, ont été vérifiées avant que les ressources proposées ne soient autorisées à être incluses dans les AT dans le cadre desquelles des travaux ont été effectués pour ArriveCAN. La cote de niveau secret est requise par une ressource travaillant sur un contrat gouvernemental de nature délicate nécessitant d’accéder à des renseignements et à des actifs secrets. La cote de fiabilité est requise par une ressource travaillant sur un contrat gouvernemental de nature délicate nécessitant d’accéder à des renseignements et à des actifs allant jusqu’à Protégé B.

Les renseignements et les actifs secrets sont ceux qui, s’ils sont compromis, pourraient causer un préjudice grave à l’intérêt national.

La classification Protégé B s’applique aux renseignements ou aux actifs qui, s’ils sont compromis, peuvent causer des préjudices graves à une personne, à une organisation ou à un gouvernement.

89. Le 6 octobre 2023, l’ASFC a fourni au BOA des documents confirmant que toutes les ressources ajoutées par l’entremise d’AT satisfaisaient aux exigences relatives à la cote de sécurité du personnel, c.-à-d. la cote de fiabilité ou la cote secret, comme il est indiqué sur le formulaire d’AT. À l’ASFC, les vérifications de sécurité sont effectuées par le personnel de sécurité; cependant, les résultats de ces confirmations n’étaient pas souvent conservés dans la documentation du contrat. La conservation de ces documents dans le dossier du contrat est importante pour s’assurer que des dossiers d’approvisionnement exacts et complets sont tenus pour faciliter la surveillance et la vérification par la direction, conformément à la Politique sur les marchés et à la Directive sur la gestion de l’approvisionnement du Conseil du Trésor.

Recommandation 10 :

L’ASFC ne devrait pas approuver les AT sans avoir d’abord confirmé que la ou les ressources qui y sont nommées satisfont à toutes les exigences en matière de sécurité, et elle devrait conserver la confirmation dans le dossier du contrat.

Recommandation 11 :

SPAC devrait exiger que le client inclue la preuve que les exigences en matière de sécurité ont été vérifiées lorsqu’elle demande l’autorisation de SPAC sur les formulaires d’AT.

Recommandation 12 :

SPAC devrait retirer le pouvoir de l’ASFC d’émettre des AT pour des contrats conclus par SPAC jusqu’à ce que l’ASFC ait constamment fait preuve de conformité quant à l’ensemble des exigences du processus d’autorisation de tâches.

Modification des contrats

90. Une modification de contrat est un ajout convenu de clauses à un contrat, ou une soustraction ou correction convenue de clauses existantes. Comme indiqué à la section 12.9 de la Politique sur les marchés, « les marchés ne devraient pas être modifiés à moins que les modifications ne servent les intérêts de l’État, par exemple en épargnant de l’argent ou du temps ou en accélérant la réalisation de l’objectif premier du marché ». La politique poursuit également en mentionnant que « de nombreuses modifications contractuelles sont en réalité prudentes. Souvent, il est possible de prévoir, au moment où l’on envisage la passation d’un marché, les modifications qui devront sans doute lui être apportées ».

91. Dans l’ensemble, les modifications de contrats étaient appropriées et conformes à la Politique sur les marchés. Sur les 41 contrats examinés, 31 avaient été modifiés. De manière générale, ces modifications étaient classées dans l’une de ces quatre catégories : (1) modifications administratives, (2) modifications non prévues pour prolonger la durée du contrat sans augmentation de la valeur du contrat, (3) modifications prévues pour exercer les périodes d’option déjà envisagées, et (4) modifications non prévues augmentant la valeur du contrat. En ce qui concerne le quatrième type de modifications, elles étaient appuyées de justifications écrites dans le dossier du contrat, qui portait généralement sur la nature évolutive et imprévisible de la pandémie de COVID-19 et sur le travail de l’ASFC à l’appui des efforts du Canada pour lutter contre le virus.

Secteur d’intérêt 4 : Publication proactive de renseignements sur le contrat

92. Le gouvernement du Canada s’est engagé à divulguer les données sur les contrats au moyen d’une base de données en ligne accessible au public. Cet engagement reflète les engagements plus larges du gouvernement en matière de transparence et de responsabilisation accrue au sein de la fonction publique.

93. Conformément à l’ancienne Politique sur les marchés du Conseil du Trésor et à l’actuelle Directive sur la gestion de l’approvisionnement, les ministères sont tenus de divulguer de façon proactive les renseignements sur les contrats. Le Guide de la publication proactive des marchés du Secrétariat du Conseil du Trésor, anciennement intitulé Lignes directrices sur la divulgation proactive des marchés, fournit des directives aux ministères sur l’identification, la collecte, le rapport et la publication proactive des renseignements sur les contrats.

94. La politique gouvernementale exige la publication proactive chaque trimestre des renseignements suivants :

  • un contrat dont la valeur est supérieure à 10 000 $;
  • une modification positive ou négative lorsque sa valeur est supérieure à 10 000 $;
  • une modification positive lorsqu’elle modifie la valeur initiale d’un contrat à une valeur du contrat modifiée de plus de 10 000 $.

95. Comme la publication proactive des contrats relève du ministère client, l’ASFC était responsable de la publication proactive des contrats.

Publication proactive incomplète des contrats

96. Le BOA a recherché des renseignements sur les contrats publiés de façon proactive sur le site Web Gouvernement ouvert (ouvert.canada.ca/fr) pour déterminer si les 41 contrats et modifications applicables ont été publiés de façon proactive. Il manquait de l’information sur la publication proactive pour 17 des 41 contrats examinés (41 %). Dans ces 17 cas, le contrat original ou une ou plusieurs modifications de contrat évalués à plus de 10 000 $ n’étaient pas disponibles sur le site Web Gouvernement ouvert. De plus, il y avait 3 contrats (7 %) pour lesquels les résultats n’étaient pas concluants. Dans ces 3 cas, les contrats ArriveCAN peuvent avoir été regroupés avec d’autres renseignements publiés.

97. Pour les 21 autres contrats (51 %), le BOA a pu trouver des renseignements publiés de façon proactive sur le contrat original et les modifications applicables. Toutefois, il a été difficile de trouver cette information. Pour 16 de ces 21 cas, le numéro de contrat était incorrect dans les renseignements publiés. Le BOA n’a pas pu établir des liens sûrs entre les renseignements publiés et le contrat approprié puisque l’équipe d’examen avait accès aux dossiers de contrats. Des erreurs dans les renseignements publiés de façon proactive nuisent à la transparence et à l’utilité de cette information pour les Canadiens.

98. Le Guide de la publication proactive des marchés fournit une exception limitée pour un contrat comportant des AT. La section 4.1.9 du Guide précise que « dans le cas d’un marché comportant des autorisations de tâches, la valeur totale éventuelle du marché peut être déclarée à la date d’adjudication du marché, à moins qu’il ne soit pas prévu d’utiliser la valeur totale du marché. Dans le dernier cas, chaque autorisation de tâches peut être déclarée individuellement. » Cela implique qu’il n’est pas obligatoire de publier de façon proactive les AT si le contrat et les modifications ont été publiés. Cela dit, la publication de renseignements complets et exacts sur l’AT favorise une plus grande transparence et une responsabilisation accrue.

99. Le BOA a fait remarquer que l’ASFC a publié de façon proactive des renseignements pour certaines des AT au titre desquelles des travaux ont été effectués pour ArriveCAN; toutefois, il ne s’agissait que d’une petite portion de toutes ces AT et modifications d’AT. De plus, les AT qui ont été publiées ont souvent été mal identifiées comme une commande subséquente ou un contrat découlant d’une offre à commandes ou d’un arrangement en matière d’approvisionnement, ce qui limite davantage la valeur des renseignements fournis.

Recommandation 13 :

L’ASFC devrait mettre à jour ses pratiques de publication proactive des contrats, y compris les contrats avec autorisation de tâches, afin de respecter les exigences énoncées dans la Directive sur la gestion de l’approvisionnement et le Guide de la publication proactive des marchés.

VII. Autres observations

100. En août 2019, SPAC a attribué un contrat au nom de l’ASFC à Dalian Enterprises et Coradix Technology Consulting, en coentreprise. Le contrat portait sur des services professionnels de GI-TI à l’appui de divers projets de l’ASFC au sein de la Direction des systèmes d’applications opérationnelles et était évalué à 21,2 millions de dollars. La demande de soumissions pour ce contrat a été lancée au titre de l’arrangement en matière d’approvisionnement de SPICT et était ouverte aux fournisseurs autochtones qualifiés aux termes de la Stratégie d’approvisionnement auprès des entreprises autochtones.

101. La demande indiquait que le Canada prévoyait attribuer jusqu’à 2 contrats pour le besoin. Toutefois, les éléments de preuve provenant de la phase de planification de l’approvisionnement (avant la demande de soumissions) démontraient que la préférence de l’ASFC était d’accorder un seul contrat, mais qu’elle avait permis d’indiquer dans la demande de soumissions « jusqu’à deux contrats » parce que c’était ce qui était inclus dans le modèle de demande de propositions de SPICT.

102. 6 soumissions ont été reçues de fournisseurs autochtones qualifiés, dont 5 qui ont été jugées conformes. Les résultats de l’évaluation ont montré que les 5 soumissions conformes étaient de grande qualité, et elles ont toutes reçu le maximum de points disponibles pour ce qui est de la composante technique. Toutefois, à la suite de la réunion de consensus pour l’évaluation technique, l’ASFC a demandé à SPAC de n’attribuer qu’un contrat. La raison fournie était que les processus et procédures de l’ASFC pour gérer plus d’un contrat étaient lourds et fastidieux. Elle voulait éviter le travail administratif associé à la gestion de plus d’un contrat. Il peut s’agir d’un point valide; l’ASFC n’était peut-être pas en mesure de gérer des contrats avec plusieurs fournisseurs. Cela dit, dans ce cas précis, le moment importait. La décision d’attribuer seulement un contrat aurait dû être prise au cours de la phase de planification de cet approvisionnement et être communiquée rapidement aux soumissionnaires potentiels de manière claire et transparente dans la demande de soumissions.

VIII. Conclusion

103. Les pratiques d’approvisionnement relatives aux contrats associés à ArriveCAN ont été évaluées afin de déterminer si elles étaient conformes à la Loi sur la gestion des finances publiques et à ses règlements, à la politique du Conseil du Trésor et, le cas échéant, aux politiques et lignes directrices organisationnelles, et de déterminer si elles appuient les principes d’équité, d’ouverture et de transparence. Cela comprenait l’examen de 41 processus d’approvisionnement concurrentiel et non concurrentiel et des contrats subséquents, des modifications de contrats et des AT ou des commandes de service au titre desquels des travaux ont été exécutés pour la création, la mise en œuvre et la maintenance d’ArriveCAN. L’ASFC était le ministère client pour les 41 contrats. Ces contrats ont été conclus pour l’ASFC par SPAC, SPC et l’ASFC sous sa propre autorité contractante.

104. En ce qui a trait aux pratiques d’approvisionnement concurrentielles menant à l’attribution de contrats, les 23 demandes de soumissions examinées ont été publiées au titre d’un arrangement en matière d’approvisionnement de SPAC. Dans l’ensemble, les documents de demande de soumissions étaient clairs et contenaient les renseignements dont les soumissionnaires potentiels avaient besoin pour préparer une soumission recevable. La plupart du temps, les demandes de soumissions, les modifications à la demande de soumissions et les réponses aux questions des soumissionnaires potentiels ont été communiquées de façon appropriée, et l’évaluation des soumissions et l’attribution des contrats ont été faites conformément aux documents de demande de soumissions.

105. Les critères obligatoires utilisés dans une demande de soumissions qui a mené à l’attribution d’un contrat de 25 millions de dollars à GC Strategies Inc. étaient trop restrictifs et favorisaient ce fournisseur existant de l’ASFC. Les critères précisaient tous des exigences obligatoires en termes d’expérience récente avec le gouvernement du Canada qui étaient étroitement associées au travail qui avait été effectué dans le cadre des contrats précédents à fournisseur unique de l’ASFC. GC Strategies Inc. était le seul soumissionnaire pour ce contrat. Il était très improbable que n’importe quel autre fournisseur puisse répondre à tous les critères obligatoires requis pour que sa soumission soit jugée recevable.

106. Le BOA a également cerné des enjeux liés à l’atteinte du meilleur rapport qualité-prix dans de nombreux approvisionnements. Pour 10 des 23 contrats passés en revue, l’utilisation de médianes trop restrictives dans l’évaluation financière des soumissions a étouffé la concurrence des prix et a entraîné le rejet d’offres de haute qualité sans aucun effort de la part du Canada pour obtenir des preuves à l’appui des tarifs plus concurrentiels proposés par certains soumissionnaires.

107. Dans environ 76 % des contrats applicables, les ressources proposées dans la soumission retenue n’ont effectué aucun travail dans le cadre du contrat. Lorsque des AT ont été émises au titre de ces contrats, le fournisseur a offert d’autres ressources, mais pas les personnes qui avaient été proposées pour gagner le contrat. Bien qu’il soit reconnu qu’il peut y avoir des raisons légitimes rendant certaines ressources proposées indisponibles, le nombre de fois où cette situation a eu lieu et l’absence de documents au dossier expliquant pourquoi ces ressources n’ont pas été rendues disponibles ont soulevé de graves préoccupations au sujet de ces contrats.

108. Les dossiers de contrats non concurrentiels comprenaient une justification écrite pour l’attribution du contrat par le biais d’un processus à fournisseur unique fondée sur les exceptions au concours prévues par le Règlement sur les marchés de l’État. Les raisons invoquées pour attribuer ces contrats sans processus concurrentiel étaient qu’ils étaient nécessaires parce que le besoin était un cas d’extrême urgence ou que le travail ne pouvait être exécuté que par un seul fournisseur.

109. L’insuffisance des documents tenus par SPC a suscité la question suivante : l’émission des commandes de service à AWS et à Microsoft Canada au titre des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada a-t-elle respecté les pratiques d’approvisionnement appropriées? Il n’y avait pas de stratégie d’approvisionnement documentée pour les travaux associés à ArriveCAN et de multiples commandes de service émises à AWS ont été traitées comme des besoins distincts et sans rapport, malgré le fait qu’ils étaient tous associés à ArriveCAN.

110. La majorité des dossiers examinés concernaient des contrats de services professionnels pour lesquels des travaux ont été autorisés pour ArriveCAN au titre d’une AT. La documentation des AT utilisée pour ArriveCAN était complète et, dans la plupart des cas, dûment autorisée. Toutefois, 20 des 143 AT examinées ne comprenaient pas les tâches précises, y compris les descriptions des activités à effectuer.

111. Les ressources autorisées à travailler sur un contrat comprenant des AT doivent être évaluées par le propriétaire de l’entreprise avant la publication d’une AT afin de vérifier que la personne satisfait aux critères d’évaluation de la catégorie de ressources, comme spécifié dans le contrat. Il n’y a pas eu d’évaluation pour plus de 30 ressources nommées dans les AT liées à ArriveCAN. Lorsque des feuilles de travail d’évaluation figuraient au dossier, les résultats n’étaient souvent pas étayés par des descriptions de l’expérience de projets antérieurs à l’appui des résultats de l’évaluation de la ressource. Pour 4 contrats à fournisseur unique comportant des AT attribués par SPAC au nom de l’ASFC, les contrats n’incluaient pas de critères permettant d’évaluer objectivement et de façon transparente les ressources afin de déterminer si elles détenaient l’expérience et la formation requises pour les catégories et les niveaux applicables.

112. Pour les ressources ajoutées par le biais d’AT, l’ASFC devait veiller à ce que toutes les exigences en matière de sécurité du personnel, par exemple la cote de niveau secret ou de fiabilité, aient été vérifiées avant que la personne ne soit autorisée à commencer à travailler. Il existe des preuves qui montrent que les exigences en matière de sécurité du personnel avaient été confirmées pour toutes les ressources qui effectuaient des travaux pour ArriveCAN. Bien que l’ASFC ait pu produire ces documents, ils n’étaient souvent pas conservés dans le dossier du contrat. La conservation de ces documents dans le dossier du contrat est importante pour assurer la tenue de dossiers d’approvisionnement exacts et complets afin de faciliter la surveillance et la vérification par la direction.

113. Dans l’ensemble, les modifications de contrats passées en revue étaient appropriées et conformes à la Politique sur les marchés. Des modifications qui ont augmenté la valeur de ces contrats ont été envisagées à l’avance (c.-à-d. l’exercice des périodes d’option du contrat) ou nécessaires pour répondre à la nature évolutive et imprévisible de la pandémie de COVID-19 et au travail de l’ASFC à l’appui des efforts du Canada pour lutter contre le virus.

114. À titre de ministère client, l’ASFC était responsable de la publication proactive des renseignements sur les contrats sur le site Web Gouvernement ouvert pour les contrats examinés. Les renseignements n’ont pas été publiés de façon proactive pour 17 des 41 (41 %) contrats examinés. Dans ces 17 cas, le contrat original ou une modification de contrat ou plus n’étaient pas disponibles sur le site Web Gouvernement ouvert. Ce résultat va à l’encontre des engagements plus larges du gouvernement en matière de transparence et de responsabilisation accrue au sein de la fonction publique.

115. Comme il est mentionné dans le présent rapport, le BOA a trouvé des pratiques pour l’attribution de contrats concurrentiels et non concurrentiels, l’émission d’AT et la publication proactive de renseignements sur les contrats qui étaient incompatibles avec la politique du gouvernement et qui menaçaient l’équité, l’ouverture et la transparence des marchés publics. L’ombud de l’approvisionnement a formulé 13 recommandations visant à régler les enjeux cernés quant aux pratiques d’approvisionnement liées à l’application ArriveCAN.

IX. Réponses des organisations

L'Agence des services frontaliers du Canada

116. L’ASFC tient à remercier l’ombudsman de l’approvisionnement pour son rapport qui met en évidence les lacunes dans les contrôles et les points à améliorer dans les processus d’approvisionnement de l’Agence. L’ASFC reconnaît d’ailleurs que ces éléments font en fait partie de lacunes de gestion plus larges qui doivent être et seront comblées par un Plan d'amélioration de la gestion en cinq points.

117. L’ASFC accepte d’appliquer chacune des recommandations de l’ombudsman pour améliorer ses processus d’approvisionnement. Par ailleurs, l’ASFC s’emploie à renforcer ses processus et contrôles relatifs à la planification de l’approvisionnement, à l’administration des contrats, à la culture de l’organisation et à la surveillance proactive pour réduire les risques de fraude (voir le plan d’amélioration de la gestion de l’ASFC à l’annexe A).

118. L’ASFC reconnaît qu’il faut exercer les activités d’approvisionnement en accordant la plus grande importance au rapport qualité-prix, à la transparence et au respect des politiques et des principes de l’excellence en gestion. Les audits et les examens permettent à l’ASFC de s’assurer de faire les choses correctement, or, des audits et des examens récents montrent clairement que des améliorations s’imposent. L’ASFC doit apporter ces améliorations pour conserver la confiance de la population canadienne.

Services publics et Approvisionnement Canada

119. Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) est engagé à mener ses activités d’approvisionnement de manière ouverte, équitable et transparente. Pour ce faire, il faut d’abord assurer une bonne gestion et l’intégrité des processus d’approvisionnement. À titre d’organisme central d’achat pour les ministères et les organismes fédéraux, SPAC met en place des contrats au nom des ministères et des organismes clients. Bien que la gestion des contrats soit une responsabilité partagée entre SPAC et ses clients, SPAC est déterminé à améliorer et à renforcer tous les aspects du processus d’approvisionnement fédéral.

120. SPAC aimerait remercier les membres de l’équipe d’examen du Bureau de l’ombud de l’approvisionnement (BOA) pour la rigueur avec laquelle elle a entrepris cet examen, ainsi que pour les constatations et recommandations détaillées qui ont été formulées. SPAC accepte les recommandations du BOA dans leur intégralité et a élaboré des plans d’action pour renforcer ses politiques et ses processus d’approvisionnement et pour offrir des possibilités de formation à son personnel chargé de l’approvisionnement.

121. La période durant laquelle SPAC a fourni des services à ses clients de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), y compris les contrats qui ont contribué au développement de l’application ArriveCAN, s’est avérée difficile. Le ministère a fait une transition abrupte vers le télétravail à temps plein, ce qui a causé un défi dans la conciliation des dossiers papier conservés dans les édifices auxquels les employés n’avaient pas accès et de nouveaux dossiers électroniques. Après trois ans et de multiples changements de personnel, les efforts pour rapprocher les écarts ont été exacerbés. Durant cette période, les équipes d’approvisionnement subissaient également d’intenses pressions pour mettre en œuvre rapidement des programmes visant à atténuer les effets de la pandémie de COVID-19 sur la vie des Canadiens et des Canadiennes. Dans la poursuite de ces objectifs, des processus accélérés différents des pratiques idéales conçues pour les besoins courants ont été privilégiés.

122. SPAC a pris note que, tout au long des observations, il est question d’un manque d’uniformité dans la documentation des dossiers d’approvisionnement. Nous sommes d’accord avec cette constatation générale et nous avons également noté que des documents sous forme de courriel étaient fréquemment utilisés entre 2018 et 2023, alors que le ministère transitionnait des dossiers papier aux dossiers électroniques. Les courriels et d’autres documents n’ont pas toujours été conservés dans les dossiers d’approvisionnement. Nous prendrons d’autres mesures pour favoriser la diligence en matière de tenue de dossiers.

123. De plus, nous convenons que SPAC pourrait mieux documenter les décisions et les mesures axées sur les clients, comme les écarts entre les fourchettes de prix médians typiques lors de l’établissement des critères d’évaluation des soumissions ou du remplissage des grilles d’évaluation pour les ressources proposées. Nous convenons que ces types de décisions n’étaient pas bien documentés dans nos dossiers, ce qui a nui à notre capacité à gérer et à signaler de manière globale l’état d’avancement des marchés. Nous avons déjà pris des mesures pour régler ces problèmes en fournissant des directives claires à toutes les équipes d’approvisionnement le 4 décembre 2023. Ces mesures visent à faire en sorte qu’à l’avenir, tous les documents produits par les clients soient conservés dans nos dossiers avant la signature de tout contrat ou l’attribution d’autorisations de tâche.

124. SPAC a constaté que dans 76 % des contrats portant sur des ressources en main-d’œuvre pour effectifs occasionnels, les ressources proposées n’avaient pas exécuté les travaux prévus au contrat. Cela confirme l’une des préoccupations existantes à SPAC. Nous encouragerons l’utilisation de critères liés aux entreprises et à la responsabilité sociale lors de la sélection d’un fournisseur en fonction du meilleur rapport qualité-prix plutôt qu’en fonction de l’évaluation des curriculums vitæ. Le ministère croit qu’à l’avenir, l’évaluation du rendement antérieur démontré des entreprises sera une stratégie plus efficace pour les différencier.

125. Le ministère a noté que parfois, les autorisations de tâche ne comportaient pas de tâches, d’activités ou de critères d’évaluation précis permettant d’évaluer les ressources proposées pour justifier les tarifs facturés. Une directive a déjà été émise aux équipes d’approvisionnement de SPAC et à tous les ministères clients qui utilisent nos arrangements en matière d’approvisionnement pour des services professionnels, à savoir que cette pratique ne sera plus acceptable. De même, nous avons constaté que des cas de validation de la cote de sécurité ne figurait pas au dossier, et nous avons communiqué des attentes claires aux équipes d’approvisionnement en ce qui a trait à la documentation de ces validations avant la conclusion de contrats ou l’attribution d’autorisations de tâche.

126. SPAC apprécie certaines des constatations plus positives du rapport, lesquelles renforcent les progrès visés, notamment pour ce qui est d’obtenir le meilleur rapport qualité-prix lors du choix de méthode, d’appliquer des critères techniques obligatoires et cotés clairs et équitables dans les évaluations des soumissions, d’avoir la documentation nécessaire pour prendre des décisions liées à l’attribution des contrats, d’assurer la cohérence avec laquelle SPAC documente toute décision d’avoir recours à un fournisseur exclusif et du traitement uniforme des modifications de contrat de façon conforme aux politiques.

127. En outre, nous avons apprécié les commentaires positifs reçus sur la tenue de registres électroniques pour gérer et conserver l’information sur les questions que nous ont envoyées les fournisseurs pendant la période de demande de soumissions, car nous croyons que ces efforts témoignent des améliorations que nous cherchons à apporter en matière de tenue de dossiers.

Services partagés Canada

128. SPC fournit la structure numérique de l’administration fédérale sur laquelle reposent les services et les programmes essentiels. SPC exerce ses activités d’approvisionnement selon les principes d’équité, de transparence, d’ouverture, d’inclusivité et d’intégrité. SPC travaille avec les organisations partenaires pour assurer la conformité des processus d’approvisionnement avec les instruments de politique du Conseil du Trésor en la matière ainsi que les lois, règlements et accords commerciaux applicables.

129. SPC aimerait remercier le BOA d’avoir effectué cet examen et appuie la recommandation 6, qui porte sur l’approvisionnement en services infonuagiques. Si les processus d’approvisionnement énoncés dans l’accord-cadre infonuagique du GC ont été suivis pour la plupart des contrats de services infonuagiques attribués à Amazon Web Services et à Microsoft Canada, SPC convient qu’il existe des possibilités d’améliorer les procédures relatives au service de courtage infonuagique (SCI). Dans le cadre des efforts continus de SPC visant à améliorer les processus d’approvisionnement, plusieurs améliorations ont déjà été apportées aux procédures relatives au SCI. Ces améliorations tiennent compte des observations du BOA, comme indiqué à l’annexe I.

130. Par ailleurs, SPC poursuit ses travaux, entamés avant l’examen actuel, pour affiner la tenue des documents en améliorant les vérifications de la conformité de dossiers choisis et en incorporant la conservation appropriée des documents dans les ententes de gestion du rendement des professionnels de l’approvisionnement.

X. Reconnaissance

131. Le BOA tient à remercier le personnel de l’ASFC, de SPAC et de SPC pour les informations et l’aide fournis au BOA; ainsi que pour leur coopération durant cet examen.

Annexe I : Examen des pratiques d’approvisionnement pour ArriveCAN : Réponses et plans d’action

Tableau 2 : Réponses et plans d'action des organisations
Recommandation Réponse/plan d’action Échéance de mise en œuvre
1. SPAC devrait toujours exiger des clients qu’ils justifient l’utilisation de fourchettes médiane plus restrictives plutôt que la médiane moins 20 % à la médiane plus 30 %. La justification doit être conservée dans le dossier de contrat.

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

SPAC modifiera son processus d’évaluation selon la fourchette médiane de façon à consigner quand et pourquoi celle-ci est appliquée dans un approvisionnement et exigera une justification écrite du client (qui sera conservée au dossier d’approvisionnement) chaque fois qu’est utilisée une limite fourchette médiane s’écartant de la norme.

SPAC appliquera ce changement en mettant à jour les modèles de demandes de proposition publiées conformément aux méthodes d’approvisionnement en services professionnels.

Janvier 2024
2. SPAC devrait réviser sa clause de « justification des prix » au moyen d’une méthode qui permettra à l’autorité contractante d’obtenir la preuve appropriée pour évaluer le caractère raisonnable du ou des prix proposé(s) par le soumissionnaire.

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

SPAC révisera la clause de justification des taux pour les services professionnels, qui permet au Canada d’exiger aux soumissionnaires de justifier les taux proposés sous la limite inférieure de la fourchette médiane. Les changements relevés seront intégrés aux modèles de demandes de proposition publiées conformément aux méthodes d’approvisionnement en services professionnels.

Mars 2024
De plus, à titre de condition du dépôt de soumissions, SPAC inclura dans ses documents d’appel d’offres des exigences liées aux contrats de services professionnels qui obligeront les fournisseurs de communiquer à SPAC les renseignements requis pour la réalisation d’une analyse des prix. Mars 2024
3. SPAC doit mettre à jour la clause « Remplacement de personnes désignées » afin qu’elle s’applique à la ou aux ressources nommées dans la soumission du fournisseur retenu pour l’appel d’offres exigeant que le soumissionnaire propose une ou des ressources.

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

Pour remédier au problème de proposition de ressources indisponibles au début des travaux, SPAC mettra à jour la clause de remplacement de personnes désignées de façon à ce qu’elle s’applique aux ressources désignées dans la soumission du fournisseur retenu et à obliger le soumissionnaire à proposer une ou plusieurs ressources.

La clause de remplacement de personnes désignées sera mise à jour dans les modèles de demandes de proposition publiées conformément aux méthodes d’approvisionnement en services professionnels et intégrée aux directives communiquées au personnel de l’approvisionnement.

Mise à jour des modèles en janvier 2024
SPAC exigera l’évaluation des ressources de remplacement, afin de s’assurer qu’elles répondent aux exigences contractuelles, et la consignation de cette information au dossier d’approvisionnement. Mise à jour des documents d’orientation en avril 2024
4. L’ASFC devrait établir un processus de contrôle de la qualité afin de s’assurer que les critères obligatoires ne sont pas trop restrictifs et ne nuisent pas à l’équité et à l’ouverture du processus de demande de soumissions.

Recommandation acceptée. L’ASFC a récemment mis sur pied le Comité d’examen des contrats de la haute direction, qui s’assure que les critères obligatoires ne sont pas trop restrictifs pour tous les contrats de plus de 40 000 $. De plus, les contrats de plus de 1 M$ sont approuvés par le Comité de la haute direction de l’ASFC pour s’assurer qu’ils ne nuisent pas à l’équité et à l’ouverture du processus de demande de soumissions.

Bureau de première responsabilité (BPR) : Vice-président, Direction générale des finances et de la gestion organisationnelle

Achevée
5. SPAC et l’ASFC devraient veiller à la mise en place de procédures appropriées pour transmettre des renseignements sur les contrats au Programme de sécurité des contrats. Ces procédures devraient être communiquées à l’ensemble du personnel d’approvisionnement et suivies en vue d’en assurer la conformité.

SPAC :

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

Les procédures de SPAC exigent déjà le recours au Programme de sécurité des contrats lorsqu’un contrat comporte des exigences en matière de sécurité. Un rappel des exigences stratégiques a été envoyé à tout le personnel de l’approvisionnement.

SPAC :

Communiqué aux agents d’approvisionnement : 4 décembre 2023 (Achevée)

De plus, une nouvelle liste de contrôle de la progression des dossiers d’approvisionnement comprenant cette mesure sera élaborée et déployée pour tous les dossiers d’approvisionnement en services professionnels.

Déploiement d’une nouvelle liste de contrôle : février 2024

L’ASFC :

Recommandation acceptée. La nouvelle Direction des approvisionnements de l’ASFC a préparé puis communiqué des directives (avec liste de contrôle) pour garantir la prise de toutes les mesures prévues, dont la communication d’informations au Programme de sécurité des contrats.

ASFC :

Achevée

L’application cohérente des nouvelles procédures de fonctionnement normales sera évaluée dans le cadre des examens d’assurance courants.

Bureau de première responsabilité (BPR) : Vice-président, Direction générale des finances et de la gestion organisationnelle

1er avril 2024
6. SPC doit effectuer un examen critique de tous les aspects de ses procédures de services de courtage infonuagique afin de veiller à ce que les activités d’approvisionnement (c.-à-d. les commandes de service accordées) au titre des accords-cadres infonuagiques du gouvernement du Canada et leurs successeurs favorisent l’équité, l’ouverture et la transparence.

SPC a effectué un examen critique des pratiques d’approvisionnement au titre de l’accord-cadre. Par suite de cet examen, les processus provisoires suivants ont été adoptés. Ils resteront en vigueur jusqu’à ce que les méthodes d’approvisionnement de prochaine génération soient en place :

  1. Un nouveau processus d’approvisionnement pour la formation et les services consultatifs. Avant que toute nouvelle demande soit approuvée, de nouvelles fonctions de remise en question sont appliquées afin d’assurer l’équité entre les fournisseurs au titre de l’accord-cadre. Les clients doivent maintenant répondre à un questionnaire pour fournisseur unique et fournir des renseignements à l’égard de leur besoin pour permettre à SPC de se conformer au Règlement sur les marchés de l’État et à l’exigence en matière d’appel d’offres limité prévue par les accords commerciaux. (Achevé)
  2. Nouvelle procédure de diligence raisonnable. Cette démarche de vérification garantit l’intégrité contractuelle de toutes les nouvelles demandes de commande de service, la conformité de ces demandes avec l’accord-cadre et le respect des pratiques exemplaires en matière d’approvisionnement. (Achevé)

Suivant l’évolution de la stratégie d’hébergement du gouvernement du Canada, SPC continuera de modifier l’écosystème de manière à promouvoir davantage l’ouverture, la transparence et l’équité. SPC a entrepris des activités visant à établir des méthodes d’approvisionnement de prochaine génération qui remplaceront l’accord cadre. Ces méthodes tiendront compte des leçons tirées du présent examen et de l’adoption de l’infonuagique au gouvernement du Canada au cours des dernières années. Cette initiative a été officiellement lancée dans le cadre d’une séance de consultation générale de l’industrie le 29 novembre 2023.

Achevée
7. L’ASFC devrait s’assurer que les qualifications et l’expérience de toutes les ressources proposées en réponse à une demande d’AT sont systématiquement évaluées en fonction des exigences de la catégorie et du niveau applicables, tel qu’il est énoncé dans le contrat, et documenter les résultats de l’évaluation dans le dossier.

Recommandation acceptée. La nouvelle Direction des approvisionnements de l’ASFC a préparé puis communiqué des directives pour garantir la prise de toutes les mesures prévues, dont l’évaluation systématique des qualifications et de l’expérience et l’incorporation des résultats de l’évaluation dans le dossier du contrat. Par ailleurs, tous les gestionnaires à l’administration centrale exerçant des responsabilités en approvisionnement ont dû suivre une formation obligatoire en 2023.

Achevée

L’application uniforme des nouvelles procédures de fonctionnement normales sera évaluée dans le cadre des examens d’assurance courants.

Bureau de première responsabilité (BPR) : Vice-président, Direction générale des finances et de la gestion organisationnelle

1er avril 2024
8. SPAC devrait exiger que le client fournisse des feuilles de travail d’évaluation des ressources dûment remplies démontrant que la ressource proposée répond aux exigences de la catégorie et du niveau applicables lorsqu’elle demande l’autorisation de SPAC sur les formulaires d’AT.

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

Dans un communiqué émis le 4 décembre 2023, SPAC a transmis au personnel de l’approvisionnement une directive selon laquelle lorsqu’une autorisation de tâches prévoyant des effectifs temporaires est contresignée, des copies des feuilles de travail démontrant que la ressource proposée répond aux exigences de la catégorie et du niveau applicables devront être fournies avant que l’approbation ne soit accordée.

Communiqué aux agents d’approvisionnement : 4 décembre 2023 (mesure achevée)
De plus, une nouvelle liste de contrôle d’approbation des autorisations de tâches sera élaborée afin d’aider les agents d’approvisionnement à examiner les autorisations de tâches soumises à une approbation. Cette liste de contrôle comprendra le nom des fournisseurs dans les grilles d’évaluation signées par le responsable technique. Déploiement d’une nouvelle liste de contrôle d’approbation des autorisations de tâches : février 2024
SPAC mettra également à jour le Guide de préparation et d’administration des autorisations de tâches ainsi que le modèle d’entente à l’intention des clients. Mise à jour des documents d’orientation : avril 2024
9. SPAC devrait s’assurer que tous les contrats de services professionnels comprenant des AT, qu’ils soient attribués par l’intermédiaire d’un processus concurrentiel ou non, contiennent des critères pour évaluer les qualifications et l’expérience des ressources ajoutées au moyen du processus d’AT.

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

Dans un communiqué émis le 4 décembre 2023, SPAC a transmis au personnel de l’approvisionnement une directive selon laquelle lors de l’attribution de contrats prévoyant la mise à disposition d’effectifs temporaires par des autorisations de tâches, les contrats doivent comprendre des critères précis permettant l’évaluation des compétences et de l’expérience des ressources par l’autorité technique.

Communiqué aux agents d’approvisionnement : 4 décembre 2023 (mesure achevée)

Cette directive sera également ajoutée à la liste de contrôle de la progression des dossiers d’approvisionnement pour les contrats de services professionnels. Déploiement d’une nouvelle liste de contrôle : février 2024
SPAC mettra également à jour le Guide de préparation et d’administration des autorisations de tâches ainsi que le modèle d’entente à l’intention des clients. Mise à jour des documents d’orientation : avril 2024
10. L’ASFC ne devrait pas approuver les AT sans avoir d’abord confirmé que la ou les ressources qui y sont nommées satisfont à toutes les exigences en matière de sécurité, et elle devrait conserver la confirmation dans le dossier du contrat.

Recommandation acceptée. La nouvelle Direction des approvisionnements de l’ASFC a préparé puis communiqué des directives pour garantir la prise de toutes les mesures prévues, qui consistent entre autres à vérifier si les ressources répondent aux exigences de sécurité et si les résultats de l’évaluation ont été incorporés dans le dossier du contrat.

Achevée

L’application uniforme des nouvelles procédures de fonctionnement normales sera évaluée dans le cadre des examens d’assurance courants.

Bureau de première responsabilité (BPR) : Vice-président, Direction générale des finances et de la gestion organisationnelle

1er avril 2024
11. SPAC devrait exiger que le client inclue la preuve que les exigences en matière de sécurité ont été vérifiées lorsqu’il demande l’autorisation de SPAC sur les formulaires d’AT.

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

Dans un communiqué émis le 4 décembre 2023, SPAC a transmis au personnel de l’approvisionnement une directive selon laquelle lorsqu’une autorisation de tâches prévoyant des effectifs temporaires est contresignée, la preuve de vérification des exigences de sécurité devra être fournie par le client avant que l’approbation ne soit accordée.

Communiqué aux agents d’approvisionnement : 4 décembre 2023 (mesure achevée)

Déploiement d’une nouvelle liste de contrôle d’approbation des autorisations de tâches : février 2024

SPAC mettra également à jour le Guide de préparation et d’administration des autorisations de tâches ainsi que le modèle d’entente à l’intention des clients. Mise à jour des documents d’orientation : avril 2024
12. SPAC devrait retirer le pouvoir de l’ASFC d’émettre des AT pour des contrats conclus par SPAC jusqu’à ce que l’ASFC ait constamment fait preuve de conformité quant à l’ensemble des exigences du processus d’attribution de tâches.

SPAC accepte cette recommandation et prendra les mesures suivantes :

SPAC a retiré à l’ASFC le pouvoir d’établir ses propres autorisations de tâches pour tous les contrats actifs où SPAC est l’autorité contractante.

28 novembre 2023 (mesure achevée)
SPAC a communiqué avec ses ministères clients pour expliquer les changements nécessaires au maintien du pouvoir d’établissement des autorisations de tâches. L’ASFC devra démontrer à SPAC qu’elle répond aux exigences pour pouvoir récupérer ces pouvoirs délégués. 28 novembre 2023 (mesure achevée)
13. L’ASFC devrait mettre à jour ses pratiques de publication proactive des contrats, y compris les contrats avec autorisation de tâches, afin de respecter les exigences énoncées dans la Directive sur la gestion de l’approvisionnement et le Guide de la publication proactive des marchés.

Recommandation acceptée. La nouvelle Direction des approvisionnements de l’ASFC a évalué le processus de divulgation proactive pour assurer la transparence des rapports externes et l’entière conformité avec les exigences de divulgation proactive. Depuis la mi-2023, une validation des données a lieu chaque mois pour garantir l’exhaustivité et l’exactitude des informations contractuelles publiées de façon proactive.

Achevée

Pour donner l’assurance qu’elle répond à ses exigences législatives en matière de divulgation proactive, l’ASFC créera de nouvelles fonctions de rapports dans son système financier pour assurer l’exhaustivité et l’exactitude des informations contractuelles publiées de façon proactive.

Bureau de première responsabilité (BPR) : Vice-président, Direction générale des finances et de la gestion organisationnelle

1er avril 2025

Appendice A

Plan d’amélioration de la gestion de l’Agence des services frontaliers du Canada

L’ASFC reconnaît qu’elle doit corriger les faiblesses liées à ses pratiques générales de gestion des activités. C’est pourquoi chaque cadre de l’ASFC avait dans son entente de gestion du rendement 2023-2024 l’engagement suivant : [traduction] « Gestion efficace de l’Agence : en améliorant les systèmes, les contrôles et les processus internes pour assurer une gestion plus efficace des ressources et des personnes de l’Agence, y compris les budgets et les ressources humaines, en mettant particulièrement l’accent sur les processus d’approvisionnement ».

Le Plan d’amélioration de la gestion de l’ASFC se concentre sur cinq axes d’intervention :

  1. Améliorer la planification opérationnelle pour mieux hiérarchiser les activités et les faire coïncider avec les ressources disponibles, en plus d’assurer un contrôle et une reddition de compte efficaces.
  2. Améliorer la gestion des projets et des programmes pour faciliter la prestation des services numériques requis par les voyageurs et les entreprises, dans les délais impartis et en optimisant les ressources.
  3. Améliorer la gestion des ressources humaines en mettant en œuvre les stratégies de gestion du personnel et de bien-être.
  4. Améliorer les compétences en matière de gestion financière, les contrôles internes et fournir une plus grande assurance en matière de conformité.
  5. Améliorer la gestion des processus d’approvisionnement, en mettant en œuvre le Plan d’amélioration de l’approvisionnement, en particulier en renforçant la surveillance et le contrôle de tous les aspects de la passation de contrats.

Le Plan d’amélioration des approvisionnements comprend huit éléments :

  1. Garantir la pleine concordance avec les politiques du gouvernement du Canada en matière d’approvisionnement.
  2. Élaborer des procédures opérationnelles normalisées nationales, appliquées uniformément dans l’ensemble de l’ASFC. Pour ce faire, créer une nouvelle Direction des approvisionnements, y compris un nouveau Centre d’expertise et d’assurance, et veiller à ce que tous les contrats soient gérés par cette Direction.
  3. Élaborer des outils et des orientations normalisés en matière d’approvisionnement pour garantir que toutes les étapes requises sont suivies et que tous les documents pertinents sont versés au dossier d’approvisionnement.
  4. Élaborer des plans d’approvisionnement de trois ans pour l’ensemble des directions générales et des régions, dans le cadre du processus annuel de planification intégrée des activités, et veiller à ce que les plans consolidés coïncident aux ressources disponibles.
  5. Améliorer les compétences en matière de gestion des approvisionnements, notamment en offrant une formation complémentaire aux gestionnaires de l’administration centrale et en organisant des ateliers sur les meilleures pratiques dans les régions.
  6. Améliorer la gouvernance de la direction en créant un comité directeur d’examen des contrats chargé d’examiner tous les contrats et toutes les autorisations de tâches d’un montant supérieur à 40 000 $. Les contrats d’un montant supérieur à 1 M$ seront soumis à l’approbation du Comité de direction.
  7. Mettre en place des examens d’assurance réguliers pour vérifier la conformité aux procédures opérationnelles normalisées et établir des rapports trimestriels à l’intention du Comité de direction.
  8. Améliorer la transparence des rapports externes et veiller à ce que les exigences en matière de divulgation proactive soient pleinement respectées.

Les travaux relatifs à ce plan ont débuté en 2023, dans le cadre du Plan d’amélioration de la gestion. Ils se poursuivront tout au long de l’exercice 2024-2025, dans le but de mettre en œuvre toutes les améliorations requises. Les recommandations de l’ombudsman de l’approvisionnement sont intégrées à ce plan.

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